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Le statut du tajwid
Le Comité Permanent des Recherches Scientifiques et de la Délivrance des Fatwas
A l'époque du Prophète صلى الله عليه وسلم il n'y avait nul besoin de théoriser le tajwid car il s'agissait de leur propre langue. Avec l'arrivée des non-arabophones dans la communauté, puis l'évolution de la langue et des dialectes chez les arabophones, il a fallu très vite définir les rêgles qui régissent la langue et la récitation du Coran.
La correction de la récitation ne doit se faire que par une personne qualifiée. Bien sûr on peut toujours apprendre seul les règles, à partir d'un livre, ou bien d'un site, en fonction de ses capacités, mais la correction et la récitation doit se faire par une oreille compétente.
Ainsi, il incombe à une personne souhaitant corriger sa récitation, de rechercher près de chez lui un professeur reconnu comme compétent et lui
réciter ce qu'il souhaite corriger de sa récitation. De préférence il commencera par ce qui lui est fondamental pour sa pratique religieuse, et cherchera à corriger sourate El Fatiha, puis les sourates qu'il mémorise et récite dans la prière. La récitation de El Fatiha est un pilier de la prière, il faut donc purifier, en priorité, sa récitation de toute faute grave (ou lourde) dans El Fatiha. Si toutefois une personne ne peut pas trouver un professeur compétent, il essaiera, tant qu'il peut, de se corriger par l'écoute d'enregistrements audio (il existe des cours en français sur le web) et par l'écoute du Coran, de préférence avec ses frères plus avancés dans le domaine.
Question: Le Tadjwîd (l'articulation des lettres et phonèmes lors de la lecture ou de la récitation du Coran), est-il obligatoire à la prière ou non,
avec preuve?
Réponse:
Allah (Exalté soit-Il) a ordonné qu'on récite le Saint Coran clairement et lentement et qu'on s'acquitte du droit de chaque lettre. Le Très-Haut dit: Et récite le Coran, lentement et clairement. L'enseignement du Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) dans la récitation du Coran est que sa récitation était lente et claire, il ne divaguait pas et ne se précipitait pas. Bien plus, sa récitation était exégétique lettre par lettre. Dans sa récitation, il découpait les versets et prolongeait la voyelle quand il était face aux lettres de prolongement de la voyelle. Il prolongeait la voyelle dans Ar-Rahmân et Ar-Rahîm. De même, il cherchait refuge auprès d'Allah contre Satan le lapidé au début de sa récitation.
Qu'Allah vous accorde la réussite et prière et salut soient sur notre Prophète Mohammad, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.
Le Comité Permanent des Recherches Scientifiques et de la Délivrance des Fatwas (Al-Iftâ') *****************************
Q: Quel est votre avis dans l’apprentissage du Tajwîd (règles de récitation) et son obligation ? Et ce qui vous est attribué, votre éminence, à propos de l’arrêt au « ta » dans par exemple « as-salât » ou « az-zakât », est-ce juste ?
R: Je ne vois pas d’obligation d’apprendre les règles de Tajwîd expliquées dans les livres de Tajwîd, mais je pense que cela fait partie de ce qui permet d’améliorer la lecture.
Anas ibn Mâlik (Qu’allah soit satifait de lui) rapporte qu’il fut interrogé : « Comment était la lecture du Prophète? » Il répondit : « Avec des allongements [madd]. » Puis il récita ‘Bismillah ir-rahmân ir-rahîm’ en faisant un prolongement à ‘bismillah’ puis à ‘ir-rahmân’ et à ‘ir-rahîm’.
L’allongement ici est naturel (normal), il ne nécessite pas d’intention préalable, et le récit précédent montre qu’il est plus qu’une simple habitude.
Et si on dit que la science du tajwîd est une obligation, cela impliquerait qu’un péché sera compté à la majorité des musulmans de nos jours. Et pour celui qui veut parler avec l’arabe littéraire (classique), nous disons : applique les règles de Tajwîd dans ta prononciation des ahadiths et des livres des savants, ainsi que dans ton enseignement et tes exhortations.
Et qu’il sache que dire que c’est une obligation nécessite d’apporter une preuve afin que soit rempli le devoir envers Allah d’une chose dont on
n’a aucune preuve dans le Livre d’Allah, ni dans la Sunnah du Prophète (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) et dans le consensus
des musulmans.
Notre Shaykh ‘Abdirrahmân as-Sa’di a dit en répondant [ à une question] que le Tajwîd dont les règles sont expliquées dans les livres de Tajwîd
n’est pas une obligation.
J’ai également lu une parole de Shaykh ul-Islâm ibn Taymiyyah sur le jugement du Tajwîd, page 50, volume 16 dans le Majmu’ de Ibn Qâsim : «
Qu’il n’accorde pas son attention à ce que la majorité des gens ignore parmi les sciences du Coran, que ce soit dans le souci de bien prononcer
les lettres, légèrement [tarqîq], avec emphase [tafkhîm], ou avec « imâlah », la prononciation du « madd » long, court ou moyen etc. Tout
cela constitue un obstacle pour les cœurs, car cela empêche la compréhension voulue par le Seigneur dans Ses paroles.
C’est ainsi que la personne est préoccupée à prononcer « a-andhartahum », elle met une « dhamma » sur le mîm de puis le fait suivre d’un « wâw »
et met une kasra sur le « hâ » ou une dhamma etc. Ceci pour maintenir la mélodie et embellir la voix. » [Fin de citation]
Mais la parole que vous avez entendue selon laquelle je prononce le « tâ » comme dans « as-salât » et « az-zakât », cela est faux, car je m’arrête
sur la « hâ »
Fatwa de cheik Otheimine Tirée de son livre« Kitâb ul-‘Ilm » (Le Livre de la Science), page 170-171 **********************
Les ruses d'Iblis dans la lecture du coran
Il (Iblis) en a dupé certains qui lisent beaucoup (le Coran) mais en bougeant énormément sans réciter correctement, ni chercher à l'acquérir.
Cette situation n'est pas louable.
Il a été rapporté d'un groupe des prédécesseurs qu'ils lisaient le Coran (entièrement) chaque jour, ou dans chaque inclinaison mais ceci est rare
de leur part, de même que la régularité.
Et si cela était permis, il n'empêche que la belle lecture et la bonne récitation sont préférées au regard des savants.
Le Messager d'ALLAH sallallahou 'alaihi wa salam a dit:
"Celui qui lit le Coran en moins de trois jours ne le comprend pas."
(Rapporté par Ahmed avec une chaîne authentique comme l'a rappelé Al-Albani dans Sifât as-salât.)
D'autres, parmi les lecteurs du Coran, ont été dupé en le lisant en groupe, sur les minarets des mosquées, la nuit, et à voix haute, en récitant, un
voire deux djouz.
Ils réunissent non seulement la gêne procurée envers les gens en les empêchant de dormir tout en s'exposant à l'ostentation.
D'autres le lisent à la mosquée ou ils prient durant l'appel de la prière car c'est le moment où les gens se réunissent à la mosquée.
Parmi le plus étonnant, que j'ai vu chez eux, est le cas d'un homme qui dirigeait la prière de l'aube un vendredi, il se retourna, lu les sourates de l'Aube et des Hommes (113 et 114) puis termina par les invocations ayant trait à la fin de la lecture du Coran afin que les gens sachent qu'il venait de terminer la lecture.
Ceci n'est pas la voie des prédécesseurs.
En effet, ils cachaient leurs adorations.
Rabî' ibn Khuthaym accomplissait toutes ses œuvres en secret, parfois une personne entrait auprès de lui, il cachait, alors, son Coran dans son
habit.
Quant à Ahmed Ibn Hanbal, il lisait beaucoup le Coran mais on ne savait pas lorsqu'il en achevait la récitation.
Si les gens avaient réfléchi, ils auraient su que ce qui est voulu, c'est de mémoriser le Coran et de perfectionner la prononciation de ses mots.
Ensuite, il convient de le comprendre, puis de l'appliquer.
Ensuite on se lance à la recherche de ce qui réforme l'esprit, qui purifie nos caractères.
Ensuite, on s'occupe de ce qui est important dans les sciences religieuses.
De la fraude grossière, il y-a la perte de temps dans autre chose que ce qui est le plus important.
Al-Hassan al-Basrî a dit:"Le Coran a été descendu pour œuvrer avec celui-ci. Les gens ont fait de sa récitation, une pratique."
C'est à dire qu'ils se sont limités à la récitation et ont délaissé le fait d'œuvrer en s'y conformant.
Dans le cas du lecteur qui ne respecte pas ce qu'il mémorise c'est encore un autre péché.
ALLAH a dit:
"Est-ce que celui qui sait que ce qui a été descendu sur toi, de la part de ton Seigneur, est une vérité, est comme celui qui est aveugle..." (Sourate
le Tonnerre, verset 19)
Il dit, à propos des épouses du Messager d'ALLAH sallallahou 'alaihi wa salam :
"...Celle d'entre vous qui apporte une turpitude évidente, le châtiment lui sera doublé par deux fois" (Sourate Les coalisés, verset 30).
Muhammed ibn Ahmad al-Mutawakkalî nous a informé, disant d'Ahmad ibn 'Alî ibn Thâbit nous a dit : Abû al-Hassan ibn Zarqawiyya nous a dit : Ismâ'îl as-Saffâr nous a dit : Abû Bakr Ibn Habîch a dit : [Il y-a dans l'enfer, une vallée. L'enfer cherche protection contre cette vallée sept fois par jours. Il y-a dans cette vallée, un puits. L'enfer et la vallée cherchent protection contre ce puits, sept fois par jours.
Il y-a dans ce puits un serpent.
Le puits, la vallée et l'enfer cherche protection contre ce serpent, sept fois par jour.
Il (le serpent) commence à s'en prendre aux pervers qui ont mémorisé le Coran.
Ils diront : "il commence à s'en prendre à nous, avant les adorateurs des idoles ?"
On leur dit : "Celui qui sait n'est pas comme celui qui ne sait pas."]
Extraits du livre:Tablîs Iblis, les ruses de Satan, d'après ibn al-Jawzi, édition:SABIL. (la page n existe plus)