Questions / réponses sur la Hijrah
Sheykh Al-Fawzan (رحمه الله)
Question : Votre éminence, Sheykh, il s’avère que les états actuels sont régis par des conventions qui représentent un véritable obstacle à la hijrah pour de nombreux musulmans et s’ajoutent à cela des moyens très réduits pour l’accomplir, avec un manque de travail et de logements. Commettent-ils des péchés dans ce cas-là ?
Réponse : S’il s’avère qu’un état restreint ou empêche (ces personnes) de sortir de leur pays et qu’il n’y a pas d’autres possibilités ni aucune alternative, alors la personne est excusée dans cette situation… Par contre l’intention doit demeurer intacte et doit être toujours présente, ainsi que l’animosité envers les mécréants, éprouver de la répulsion pour ce qu’ils sont car ceci est obligatoire.
L’intention d’accomplir la hijrah, quant à elle, doit être toujours présente, ainsi dès que tu en as la capacité tu le fais. Allah (qu’Il soit exalté) dit :
{Craignez Allah donc, autant que vous pouvez} [Sourate at-Taghabun, verset 16]Question : Votre éminence, Sheykh, une personne demande : Je suis un musulman né dans un pays de mécréants et je possède aussi leur nationalité, m’est-il autorisé de vivre parmi eux ? Car j’ai entendu dire que les œuvres du musulman vivant parmi les mécréants, tels que la prière et les autres bonnes actions, sont suspendues jusqu’à ce que ce musulman émigre vers un pays Islamique.
Réponse : Allah dit :
{Craignez Allah donc, autant que vous pouvez…} [Sourate at-Taghabun, verset 16][/red]. Ainsi, si tu es dans la capacité d’émigrer vers les pays des musulmans, alors cela devient pour toi une obligation. Tu te dois de prendre cette initiative. Par contre, si tu n’en as pas la capacité, tu es alors excusé et par conséquent, tu es comparable à ceux (d’entre les musulmans) qui sont impuissants et ne peuvent pas le faire. Cependant, tu te dois d’essayer de répéter cette initiative autant que possible pour quitter le pays de mécréants et dès que cela te deviendra réalisable alors n’y demeure plus. Question : Votre éminence, qu’Allah prolonge votre bienfaisance, une personne demande : La personne qui meurt dans un pays de mécréants, sera-t-elle également ressuscitée avec les mécréants le Jour de la Résurrection ?
Réponse : Allah seul détient la connaissance de ce que renferme son intention et la raison de son empêchement (excuse) ; Allah seul sait. Cependant, s’il a fait ce choix de vie, s’il a fait le choix de vivre parmi eux et que leur façon de vivre a déteint sur lui de sorte qu’il la préfère à celle des pays des musulmans, alors un grand danger pèse sur lui, un danger pèse sur lui et il sera ressuscité avec eux.
Question : Votre éminence, qu’Allah prolonge votre bienfaisance, une personne demande : Quelles sont les adorations les plus méritoires pour celui qui vit dans un pays de mécréance, rechercher la science ou émigrer vers un pays islamique ?
Réponse : Dans un pays de mécréance, on ne peut pas y demander la science (apprendre les sciences religieuses). La science se trouve dans les pays islamiques. La personne émigre pour concrétiser la hijra, pour protéger sa religion de l’adversité et aussi pour demander la science.
Question : Votre éminence, Sheykh : Fait-il partie des situations que vous avez évoquées, (c’est-à-dire des cas permettant d’aller dans un pays de mécréants), le fait d’aller étudier une science de ce bas monde ? Comme ceci est évoqué dans le hadith de Djarir (qu’Allah soit satisfait de lui) ?
Réponse : Le sens visé (par ce hadith) est l’apprentissage de la science de ce bas monde, quant à l’apprentissage de la religion on ne peut pas l’apprendre dans un pays de mécréants ! On ne va pas demander cette science dans un pays de mécréants, ceci n’est pas permis. On ne peut qu’y étudier une science de ce bas monde, telle que l’architecture, la médecine, les techniques d’armement, l’apprentissage des armes etc. Ce ne sont que les sciences de ce bas monde qui peuvent être sollicitées chez les mécréants s’il s’avère qu’elles sont éventuellement manquantes dans les pays des musulmans. Par contre, il n’est pas permis d’apprendre la religion dans un pays de mécréants et encore moins de prendre cette science auprès d’eux. Il n’y a pas de pire choix causant la perdition des musulmans, que celui d’avoir confié aux moustashriquines (occidentaux qui ont bien appris l’arabe) l’apprentissage des sciences de la religion pour leurs enfants. Ces gens-la sont même parvenus à les faire douter dans leur propre religion et dans leurs propres croyances. Ceci n’est pas permis.
Question : Votre éminence (Sheykh), qu’Allah prolonge votre bienfaisance, une personne demande : Je suis un étudiant à l’université (islamique), ma famille réside dans un pays de mécréance et il m’arrive d’y voyager durant les vacances d’été pour garder les liens de sang (rendre visite à ma famille) et être au service de mes parents, quel est donc le jugement relatif à cela ?
Réponse : Il n’y a pas de mal à cela, cependant… à la condition que tu veilles à accomplir la hijra avec tes parents, s’ils sont musulmans, tu dois veiller à émigrer avec eux autant que possible. Si tu as la capacité d’émigrer et que tu l’as délaissée alors tu es sous le coup de la menace (châtiment d’Allah), mais si ce n’est pas le cas alors tu es excusé.
Question : Votre éminence (Sheykh), qu’Allah prolonge votre bienfaisance, une personne demande : Quel est le sens du terme
« Je me désavoue » dans la parole du Prophète (صلى الله عليه وسلم) :
« Je me désavoue de tout musulman qui s’installe au sein des polythéistes. » ?
Réponse : Il s’agit d’une menace, ceci est une menace… cela représente une menace. Ceci ne veut pas dire que la personne a mécru parce qu’elle s’est installée au sein des polythéistes, mais qu’elle vient de commettre un interdit qui est puni par un châtiment douloureux à l’exemple de cette parole : « Celui qui a fait telle chose n’est plus des nôtres » ; ceci veut dire qu’il est sous le coup de la menace et non pas qu’il a mécru.
Question : Votre éminence (Sheykh), qu’Allah prolonge votre bienfaisance, une question relative à une femme qui réside en Europe, elle questionne sur le fait d’émigrer (faire al Hijra) d’un pays de mécréance vers l’un des pays musulmans sans tuteur, est-ce que cela lui est permis ?
Réponse : Oui, mais il s’agit là d’une exception relative à la condition qui impose la présence d’un tuteur pour la femme et qui lui permet de voyager sans tuteur dans l’unique but d’émigrer comme l’ont fait certaines femmes au temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم) lorsqu’elles ont quitté la Mecque sans tuteur, car ceci repose sur le principe de la nécessité ; un texte a été également rapporté à ce sujet. En dehors de ce cas, la présence d’un tuteur est obligatoire.
FIN DES QUESTIONS REPONSES Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit :
« Je me désavoue de tout musulman qui s’installent parmi les polythéistes, ils ne doivent pas apercevoir le feu de camp l’un de l’autre. »Ibn al-Qasim dit :
« J’ai entendu dire que l’imam Malik a dit : « Il n’est permis à personne de résider sur une terre où les salafs (pieux prédécesseurs) sont insultés. »L’imam As-San’ani a dit dans Subul-us-Salam après la mention du hadith
« Je suis loin de tout musulman qui établit sa résidence parmi les mécréants. » :
« Le Hadith est la preuve de l’obligation de faire al-Hijra de tous les pays des mécréants et non juste Makkah. C’est l’avis de la majorité des savants. »L’imam an-Nawawi a dit :
« Si le musulman est faible alors qu’il réside sur une terre de kufr (mécréance) et qu’il n’est pas capable de montrer extérieurement et exercer sa religion, alors il lui est interdit d’y résider. En fait, il est obligé d’émigrer vers une terre d’Islam. Et s’il n’est pas capable de le faire, il est excusé jusqu’à ce qu’il en ait la capacité. » Source :
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