La place de la femme dans la vie
Cheikh Ibn Baz
Question : Ceci est la réponse à une question envoyée de la part de la revue Al-Jayl à Riyad sur l’importance de la femme en islam.
Réponse : Louanges à Allah Seigneur de l’univers. Prière et salut sur le plus honorable des prophètes et messagers ainsi que sur sa famille et ses Compagnons et sur tous ceux qui suivent sa voie jusqu’au Jour de la Résurrection.
La femme a un rang haut élevé dans l’islam, et son influence est notable dans la vie de tout musulman. Elle est la première école qui forme la société pieuse, ceci bien sûr si la femme suit la guidée du Livre d’Allah et de la Sunna de son Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, car l’attachement [à ces deux sources] éloigne tout musulman et toute musulmane de l’égarement, quel qu’il soit.
L’égarement et la déviation des peuples n’ont lieu que lorsqu’ils s’éloignent du chemin d’Allah, qu’Il Soit glorifié et élevé, et de ce que Ses prophètes et Ses messagers, prière et salut d’Allah sur eux, ont apporté comme guidée. Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :
« J’ai laissé parmi vous deux choses ; si vous vous y attachez, vous ne vous égarerez jamais : le Livre d’Allah et ma Sunna. »[1]
Le Saint Coran a mentionné des preuves de l’importance de la femme, qu’elle soit mère, épouse, sœur ou fille, ainsi que ses droits et ses devoirs. La Sunna pure est venue détailler ces preuves.
L’importance de la femme réside dans tout ce qu’elle a comme responsabilités, et tout ce qu’elle endure comme difficultés qui dépassent parfois celles des hommes. C’est pour cette raison que la gratitude, la bienfaisance et le bon comportement envers la mère sont parmi les plus importants des devoirs, et, à cet égard, la mère est prioritaire au père. Allah le Très-Haut dit :
« Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses pères et mère ; sa mère l’a porté [subissant pour lui] peine sur peine : son sevrage a lieu à deux ans. « Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers Moi est la destination ». »[2]
Il dit aussi :
« Et Nous avons enjoint à l’homme de la bonté envers ses père et mère : sa mère l’a péniblement porté et en a péniblement accouché ; et sa gestation et son sevrage durent trente mois. »[3]
On rapporte aussi qu’un homme vint chez le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, et lui dit :
« Ô Messager d’Allah ! Qui mérite le plus que je lui tienne bonne compagnie ? » Il répondit :« Ta mère. »Il dit : « Et qui encore ? » Il dit :« Ta mère. »Il dit : « Et qui encore ? » Il dit :« Ta mère. »Il dit alors : « Et qui encore ? ». Il dit :« Ton père. »[4]
Ceci signifie que la bienfaisance envers la mère doit être la triple de celle envers le père.
Par ailleurs, l’importance de l’épouse et son rôle dans l’apaisement des âmes est mis en évidence dans le verset suivant :
« Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. »[5]
Al-Hâfizh Ibn Kathîr, qu’Allah lui fasse miséricorde, dit dans son ouvrage d’explication du Coran : « L’affection et la bonté dont Allah parle dans ce verset sont l’amour et la clémence que les époux ont l’un envers l’autre. Un homme désire rester avec une femme soit parce qu’il l’aime, soit par compassion quand celle-ci a eu des enfants avec lui. »
Comme exemple à cela, on peut citer l’attitude exceptionnelle de Khadîja, qu’Allah l’agrée, pour calmer le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, lorsque Jibrîl, salut à lui, lui a transmis la révélation dans la grotte de Hirâ’ pour la première fois. Il était revenu chez elle tremblant en disant :
« Couvrez-moi, couvrez-moi. J’ai vraiment eu peur pour moi. »
Elle lui dit alors : « Réjouis-toi, car par Allah, Allah ne t’humiliera jamais, car tu maintiens les liens de parenté, tu dis la vérité, tu soutiens l’orphelin, tu viens en aide au pauvre, tu honores l’invité et tu contribues dans les événements de bien. »[6]
N’oublions pas non plus le rôle de Â’îsha, qu’Allah l’agrée, de qui de très grands Compagnons ont appris le hadith, et qui a enseigné à beaucoup de femmes les règles qui les concernent.
Dans un passé proche, à l’époque de l’imam Muhammad ibn Sacûd, qu’Allah lui fasse miséricorde, sa femme lui a conseillé d’accepter de suivre la Da’wa de l’imam, le rénovateur Muhammad ibn Abdul-Wahhâb, qu’Allah lui fasse miséricorde, lorsqu’il est venu l’exposer. Son conseil à son mari a eu le plus grand impact sur leur accord pour faire revivre la voie de la Sunna et la propager. Et louanges à Allah, nous pouvons ressentir jusqu’à ce jour l’importance de cet accord dans l’enracinement du dogme chez les enfants de la péninsule arabique.
Il n’y a pas de doute que ma mère, qu’Allah lui fasse miséricorde, a eu un grand mérite et une influence considérable sur moi pour m’encourager et m’aider à faire des études. Qu’Allah augmente sa récompense, et qu’Il lui réserve la meilleure rétribution pour ce qu’elle a fait.
Par ailleurs, il est certain que le foyer où règnent l’amour, l’affection, la clémence et l’éducation islamique, a une influence sur l’homme. Il aura, par la grâce d’Allah, la facilité dans les affaires et la réussite dans les travaux qu’il entreprend, que ce soit dans l’apprentissage de la science, le commerce, l’agriculture ou tout autre activité.
J’implore Allah de nous guider tous vers ce qu’Il aime et ce qu’Il agrée, et prière et salut d’Allah sur notre Prophète Muhammad ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.
Fatwa de Cheikh Ben Baz . Recueil de Fatwas, volume 3, page 348.
[1] Rapporté par Mâlik dans son Muwatta’, chapitre du destin (n°3).[2] Luqmân, v. 14.[3] Al-Ahqâf, v. 15.[4] Rapporté par Al-Bukhârî dans le chapitre du comportement (n°5981).[5] Ar-Rûm (Les Romains), v. 21.[6] Rapporté par Al-Bukhârî dans le chapitre du début de la révélation (3), et par Muslim dans le chapitre de la foi (160). source : http://www.fatawaislam.com/la-femme/les-vertus-de-la-femme/1212-la-place-de-la-femme-dans-la-vie