La sincérité, bénédiction du savoir et secret de la réussite
Cheikh Mohamed Ali Ferkous
Le bienfait du savoir et l’incitation à son acquisition Louange à Allah, Maître des Mondes, et paix et salut soient sur celui qu’Allah a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Ceci dit :
L’acquisition du savoir d’une quelconque science doit reposer sur certains fondements sur lesquels l’étudiant construira son parcours scientifique. La science religieuse, elle aussi, ne déroge pas à cette règle, car, l’homme est, à l’origine, un être sans connaissance, comme Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾وَاللهُ أَخْرَجَكُمْ مِنْ بُطُونِ أُمَّهَاتِكُمْ لاَ تَعْلَمُونَ شَيْئًا ﴿.
﴾Et Allah vous a fait sortir des ventres de vos mères, dénués de tout savoir﴿ [En-Nahl (Les Abeilles) : 78].
Mais, il est enjoint de rechercher le savoir, conformément à ce que dit Allah عزَّ وجلَّ:
﴾فَاعْلَمْ أَنَّهُ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللهُ ﴿
﴾Sache donc qu’en vérité, il n’y a point de divinité en dehors d’Allah﴿ [Mouhammad : 19]
ainsi que le verset :
﴾اعْلَمُوا أَنَّ اللهَ شَدِيدُ الْعِقَابِ وَأَنَّ اللهَ غَفُورٌ رَحِيمٌ ﴿
﴾Sachez qu’Allah est sévère en punition, mais aussi qu’Allah est Pardonneur et Miséricordieux﴿ [El-Mâ'ida (La Table Servie) : 98].
Et tout ordre émanant d’Allah عزَّ وجلَّ est une adoration, et l’acquisition du savoir est classée au-devant des actes d’adoration. Allah عزَّ وجلَّ a considéré son statut, plutôt, comme égal et faisant partie du djihad dans Son sentier(1).
Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾وَمَا كَانَ الْمُؤْمِنُونَ لِيَنْفِرُوا كَافَّةً فَلَوْلاَ نَفَرَ مِنْ كُلِّ فِرْقَةٍ مِنْهُمْ طَائِفَةٌ لِيَتَفَقَّهُوا فِي الدِّينِ وَلِيُنْذِرُوا قَوْمَهُمْ إِذَا رَجَعُوا إِلَيْهِمْ لَعَلَّهُمْ يَحْذَرُونَ ﴿
﴾Les croyants n’ont pas à quitter tous leurs foyers. Pourquoi de chaque clan quelques hommes ne viendraient-ils pas s’instruire dans la religion pour pouvoir, à leur retour, avertir leur peuple afin qu’ils soient sur leur garde﴿ [Et-Tawba (Le Repentir) : 122].
Cela parce que le savoir religieux est une cause pour être bien guidé et un moyen pour craindre Allah عزَّ وجلَّ; il est la voie du salut et de la protection de l’enfer.
Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا قُوا أَنْفُسَكُمْ وَأَهْلِيكُمْ نَارًا ﴿
﴾Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres﴿
[Et-Tahrîm (L’Interdiction) : 6].
La préservation en question ne se fait qu’au moyen de la foi et des œuvres pieuses. Et il en faudrait de la science religieuse authentique afin de la réaliser de la manière recommandée. C’est pour cela que lorsqu’Allah عزَّ وجلَّ veut du bien à quelqu’un, Il lui accorde la science islamique ; alors que celui qui en sera dépourvu se verra donc dénué du bien que celle-ci apporte(2). Le Messager صلَّى الله عليه وسلَّم énonce dans ce sens : « Quiconque pour qui Allah veut du bien, Il lui attribuera la compréhension de la religion »(3).
Etant donné que le savoir est une adoration, il appartient donc à l’apprenant de le rechercher en ayant un comportement ferme avec lequel il se livrera à la vérité et à la vertu. Il devrait avoir le désir de se débarrasser de son ignorance, d’aider les autres à s’en débarrasser ; et avoir également l’amour de faire le bien et de l’enraciner en soi. Cette attitude recommandée est, en fait, l’intention pure et sincère à laquelle s’adaptent toutes les actions : quelles soient bonnes ou mauvaises, car : « Certes les actions ne valent que par les intentions ; l’homme ne sera récompensé qu’en fonction de son intention »(4).
L’intention dans la recherche du savoir doit être marquée par la sincérité à Allah عزَّ وجلَّ, parce que la sincérité constitue la condition sine qua non de l’adoration et le pilier de l’unicité d’Allah عزَّ وجلَّ.
Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾ وَمَا أُمِرُوا إِلاَّ لِيَعْبُدُوا اللهَ مُخْلِصِينَ لَهُ الدِّينَ حُنَفَاءَ ﴿
﴾Il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Allah, Lui vouant un culte exclusif﴿ [El-Bayyina (L’Evidence) : 5].
Il dit aussi :
﴾ فَاعْبُدِ اللهَ مُخْلِصًا لَهُ الدِّينَ ﴿
﴾Adore donc Allah en Lui vouant un culte exclusif﴿ [Ez-Zoumar (Les Groupes) : 2].
Règle : La recherche du savoir repose sur la sincérité La sincérité dans la recherche du savoir survient en ayant l’intention de se rapprocher d’Allah عزَّ وجلَّ par tout ce qui implique Son amour et Son agrément et notamment le fait de Le connaître Lui-même ainsi que Ses attributs, connaître les obligations qu’Il a prescrites et auxquelles on doit se conformer et réfuter tout défaut ou défaillance portés à Son encontre. On doit aussi connaître les obligations que tout musulman religieusement responsable doit remplir, que ce soit les différents actes d’adoration ou les relations interpersonnelles. On doit avoir également la connaissance de ce qui est licite de ce qui est illicite, tout en veillant, d’une part, à se libérer du joug de l’ignorance, à préserver la Charia d’Allah عزَّ وجلَّ au moyen de l’apprentissage, à faire des efforts afin de bien maîtriser les connaissances apprises par cœur et se servir des écrits, et d’autre part, à mettre en application les enseignements qu’on a appris et maîtrisés, conformément aux ordres de la religion dont on ne doit point dépasser les limites. Car, en vérité, le fruit du savoir est la pratique, et le savoir dépend de son application pour durer. Bien plus, la mise en application du savoir est un corollaire de la sincérité et une cause de sa fructification et accroissement.
Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Le savant qui enseigne le bien aux gens en ne s’occupant que peu de soi est pareil à la mèche d’une lampe : elle se consume pour éclairer les gens »(5), car l’application du savoir qu’on a appris est une manière de remercier Allah عزَّ وجلَّ de nous l’avoir attribué.
Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾ لَئِنْ شَكَرْتُمْ لَأَزِيدَنَّكُمْ ﴿
﴾Si vous êtes reconnaissants, très certainement j’augmenterai [Mes bienfaits] pour vous﴿ [Ibrâhîm (Abraham) : 7].
Et celui qui pratique ce qu’il a appris, Allah عزَّ وجلَّ lui accordera la connaissance de ce qu’il n’a pas encore appris. Alors que celui qui ne met pas en pratique ce qu’il a appris prouve qu’il n’est pas sincère dans son acquisition du savoir. Celui-ci sera châtié par l’oubli de ses connaissances, se verra frustré du bien et méritera l’abomination [d’Allah et des gens] et les afflictions.
Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾ فَبِمَا نَقْضِهِمْ مِيثَاقَهُمْ لَعَنَّاهُمْ وَجَعَلْنَا قُلُوبَهُمْ قَاسِيَةً يُحَرِّفُونَ الْكَلِمَ عَنْ مَوَاضِعِهِ وَنَسُوا حَظًّا مِمَّا ذُكِّرُوا بِهِ ﴿
﴾Et puis, à cause de leur violation de l’engagement, Nous les avons maudits et endurci leurs cœurs : ils détournent les paroles
de leur sens et oublient une partie de ce qui leur a été rappelé﴿ [El-Mâ'ida (La Table Servie) : 13].
Ce verset désigne que le fait de ne pas appliquer la science entraîne l’échec dans l’étude, la disparition de la bénédiction, l’oubli du savoir et l’oubli de sa mise en pratique en abandonnant les tâches reliées au processus de l’apprentissage. Eth-Thawri رحمه الله a dit : « Le savoir sollicite la pratique. Si la pratique n’a pas lieu, le savoir s’en va ! »(6). C’est pour cette raison que la véracité se manifeste en tant que caractère lié intimement à la sincérité. L’apprenant doit l’acquérir bien avant la science. Et, en vérité, il ne peut s’élever aux degrés de la perfection et du savoir qu’une personne véridique. El-Awzâ`i رحمه الله a dit : « Apprends à être véridique avant que tu n’apprennes la science ». Wakî` رحمه الله a dit aussi : « Il ne pourra s’élever dans les rangs de cette spécialité qu’un véridique »(7).
Outre l’intention de se libérer soi-même du joug de l’ignorance, l’étudiant doit aussi avoir l’intention d’aider autrui à s’en libérer. Ceci se fait par la prédication au sentier d’Allah عزَّ وجلَّ, en transmettant le savoir aux gens et en éclairant ses préceptes et la vérité qu’Il a révélés, tout en la propageant afin qu’elle soit une source de bien et un chemin de salut, conformément à ce qu'Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾ قُلْ هَذِهِ سَبِيلِي أَدْعُو إِلَى اللهِ عَلَى بَصِيرَةٍ أَنَا وَمَنِ اتَّبَعَنِي ﴿
﴾Dis : « Voici ma voie, j’appelle les gens [à la religion] d’Allah, moi et ceux qui me suivent, en nous basant sur une preuve évidente »﴿
[Yoûssouf (Joseph) : 108]
et :
﴾ وَإِذْ أَخَذَ اللهُ مِيثَاقَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ لَتُبَيِّنُنَّهُ لِلنَّاسِ وَلاَ تَكْتُمُونَهُ ﴿
﴾Allah prit, de ceux auxquels le Livre était donné, cet engagement : « Exposez-le, certes, aux gens et ne le cachez pas »﴿
[Âl `Imrâne (La Famille d’Imrane) : 187].
Il doit, également, œuvrer pour la protection du monothéisme ainsi que de tout ce qui s’y rattache, et préserver la religion, dans son état parachevé, de toute chose intruse. Il faudrait, au même titre, qu’il défende la Charia d’Allah عزَّ وجلَّ qui est apportée par l’Élu (Mouhammad) صلَّى الله عليه وسلَّم, et qu’il la préserve des ajouts des hérétiques et des corrections qui viendraient s’y ajouter.
Les intentions diffèrent en ce qui concerne l’acquisition du savoir Quiconque joint cette pure et véridique intention à la pratique, sera, sans doute, bien guidé sur la bonne voie de la clairvoyance, du bien et de piété.
Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾ وَالَّذِينَ اهْتَدَوْا زَادَهُمْ هُدًى وَآتَاهُمْ تَقْوَاهُمْ ﴿
﴾Quant à ceux qui se mirent sur la bonne voie, Il les guida encore plus et leur inspira leur piété﴿
[Mouhammad : 17].
Allah عزَّ وجلَّ lui ouvrira les portes du bien ; et les bienfaits de la vie d’ici-bas lui seront soumis ainsi que la récompense de l’au-delà, grâce à sa noble et bonne intention.
Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾ مَنْ عَمِلَ صَالِحًا مِنْ ذَكَرٍ أَوْ أُنْثَى وَهُوَ مُؤْمِنٌ فَلَنُحْيِيَنَّهُ حَيَاةً طَيِّبَةً وَلَنَجْزِيَنَّهُمْ أَجْرَهُمْ بِأَحْسَنِ مَا كَانُوا يَعْمَلُونَ ﴿
﴾Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleures de leurs actions﴿ [En-Nahl (Les Abeilles) : 97].
Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Celui dont la préoccupation est l’au-delà, Allah lui donnera la richesse du cœur, lui arrangera ses préoccupations et la vie d’ici-bas lui sera soumise »(8).
Ibrâhîm En-Nakha`i رحمه الله a dit : « Celui qui recherche un savoir par lequel il désire la Face d’Allah, Allah lui attribuera du savoir ce qui lui suffira »(9). Tandis que celui dont l’intention de l’acquisition du savoir est altérée et troublée et recherche, par son apprentissage, les plaisirs du bas monde tels que la possession de biens, le règne, la parade, l’ostentation, la prédominance, la renommée et les éloges ainsi que d’autres mauvaises visées, la volonté de celui-là est, sans doute, corrompue et nulle. Cela fera disparaître la bénédiction et la bienfaisance de son savoir. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Celui qui apprend une science par laquelle on recherche la Face d’Allah, mais il ne l’apprend que pour atteindre un bien de ce bas monde, il ne sentira pas l’odeur du paradis le Jour de la Résurrection »(10). Il dit dans un autre hadith : « Celui qui apprend une science afin de rivaliser les savants ou de polémiquer avec les idiots et de détourner vers lui les gens, Allah le fera entrer en enfer »(11). Toutefois, il se peut que, grâce à sa science, cet étudiant obtienne, dans sa vie présente, ce qu’il souhaite par sa mauvaise intention. Mais, il n’aura, tout de même, que ce qu’Allah عزَّ وجلَّ lui a prédestiné, et, sa rétribution sera la pauvreté, la dispersion [de ses visées], l’insouciance et la perte ici-bas, puis sa fin sera l’échec.
Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾ مَنْ كَانَ يُرِيدُ الْحَيَاةَ الدُّنْيَا وَزِينَتَهَا نُوَفِّ إِلَيْهِمْ أَعْمَالَهُمْ فِيهَا وَهُمْ فِيهَا لاَ يُبْخَسُونَ ﴿
﴾Ceux qui veulent la vie présente avec sa parure, Nous les rétribuons exactement selon leurs actions sur terre, sans que
rien ne leur en soit diminué﴿ [ Hoûd : 15].
Donc, celui dont l’objectif est d’atteindre uniquement les intérêts de cette vie, Allah عزَّ وجلَّ lui donnera - s’Il veut - le bienfait de ce bas monde, comme déterminé dans le verset suivant :
﴾ مَنْ كَانَ يُرِيدُ الْعَاجِلَةَ عَجَّلْنَا لَهُ فِيهَا مَا نَشَاءُ لِمَنْ نُرِيدُ ثُمَّ جَعَلْنَا لَهُ جَهَنَّمَ يَصْلاَهَا مَذْمُومًا مَدْحُورًا ﴿
﴾Quiconque désire la vie immédiate, Nous nous hâtons de donner ce que Nous voulons, à qui Nous voulons. Puis, Nous lui assignerons l’Enfer où il brûlera méprisé et repoussé﴿ [En-Isrâ' (Le Voyage Nocturne) : 18].
Et il ne doit nullement rechercher, en se servant de la science religieuse, des choses hors de ce domaine. Car la recherche du savoir [religieux] est un acte d’adoration, et quiconque l’utilise comme moyen pour atteindre des objectifs pour lesquels celui-là n’est pas institué, contrarie donc la Charia. Sa rétribution sera donc l’annulation de son acte. Comme il peut également être traité à l’opposé de son intention.
Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « … alors que celui qui ne se soucie que pour la vie d’ici-bas, Allah lui placera sa pauvreté devant ses yeux, lui dispersera ses affaires, puis, il n’atteindra des biens du bas monde que ce qu’Allah lui a prédestiné »(12).
El-Hassane El-Basri رحمه الله a dit : « Celui qui cherche à apprendre quelque chose de cette science désirant la récompense d’Allah, il l’atteindra si Allah veut. Cependant, celui qui la recherche désirant (les intérêts) du bas monde : [ce qu’il en aura obtenu] sera donc sa récompense »(13). Cela parce qu’il s’est servi de l’adoration pour une chose qui n’est pas instituée par la Charia, et l’a utilisée comme moyen pour arriver à ses objectifs. Ce qui est, en fait, une injustice à l’encontre d’Allah عزَّ وجلَّ touchant à Son droit sur Ses créatures (l’adoration) ; de même que c’en est une manipulation de la Charia consistant à placer les choses là où elles ne doivent pas être placées. Ceci implique aussi que cette personne sera, inévitablement, la première parmi les gens à être interrogés le Jour de la Résurrection. En effet, trois types d’individus qui se sont forcés et fatigués dans l’accomplissement des obéissances et des adorations, mais celles-ci ne leur ont été point utiles. Elles sont plutôt devenues une source de châtiment pour eux. La cause : c’est qu’ils n’ont pas désiré la Face d’Allah par ces œuvres. Parmi ces types : « … et un homme ayant appris une science qu’il a aussi enseignée, et a appris le Coran ; [le jour de Résurrection] on l’interpellera puis on lui fera dénombrer toutes les grâces qu’il a obtenues ; [de son côté] il les confirmera, ensuite on l’interrogera : Qu’as-tu fait avec ces grâces ? Il répondra : j’ai étudié la science et je l’ai enseignée, et j’ai récité (appris) le Coran, pour [la cause d’Allah]. On lui dira alors : tu mens ! Car, tu as étudié pour qu’on dise de toi : c’est un savant ! Et tu as récité le Coran pour qu’on dise aussi : c’est un récitateur ! Et c’est bien cela qui a été dit. Ainsi, on ordonna qu’on le traîne sur son visage pour le jeter dans le Feu »(14).
Il y a aussi une autre catégorie d’étudiants qui ne recherchent pas la science pour des objectifs mondains, mais ils se contentent de ne l’acquérir que pour elle-même. Ils veulent obtenir la sagesse et la connaissance sans pour autant la mettre en application. Cela, aussi, entache la sincérité parce que l’étudiant [qui fait cela] n’est pas entièrement sincère. Il utilise l’apprentissage comme un moyen pour une adoration que la Charia n’admet pas.
Il est de notoriété que la science qui nous est recommandée, dont nous avons besoin, dont Allah عزَّ وجلَّ nous a informé et celle qu’Il nous a apprise, est la science qui constitue un moyen pour la pratique et la mise en application de ce qu’elle implique, à savoir le fait de croire en Allah جلَّ جلاله, accomplir les actes d’adoration ainsi que les obligations et éviter les interdits et autres… Donc, ladite science n’est pas recommandée pour elle-même, mais plutôt pour son fruit qu’est la pratique. Ainsi, celui qui a un savoir et ne le met pas en pratique, ressemble aux juifs qui ont encouru la colère du Seigneur, et celui qui agit sans savoir, ressemble aux chrétiens égarés. Alors que celui qui réunit le savoir bénéfique et les bonnes actions et s’y attache, sera comme Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾ فَأُولَئِكَ مَعَ الَّذِينَ أَنْعَمَ اللهُ عَلَيْهِمْ مِنَ النَّبِيِّينَ وَالصِّدِّيقِينَ وَالشُّهَدَاءِ وَالصَّالِحِينَ وَحَسُنَ أُولَئِكَ رَفِيقًا ﴿
﴾… ceux-là seront avec ceux qu’Allah a comblés de Ses bienfaits : les Prophètes, les véridiques, les martyres, et les vertueux. Et quels bons compagnons que ceux-là !﴿ [En-Nissâ' (Les Femmes) : 69].
Chaykh El-Islâm Ibn Taymiya رحمه الله a dit : « Il ressemble à cela ce qu’on rapporta qu’un homme a entendu quelqu’un dire : « Les sources de la sagesse jailliront du cœur et sur la langue de la personne qui vouera une intention sincère pour Allah pendant quarante jours »(15). Cet homme-là s’est donc exercé pendant quarante jours afin d’avoir cette sincérité pour obtenir la sagesse, mais n’en a rien eu ! Il s’est plaint alors chez un des sages de la religion et celui-ci lui déclara : « Certes, ta sincérité n’était pas vouée à Allah عزَّ وجلَّ mais à la sagesse ! ». Cela veut dire que dévouer une intention pure à Allah عزَّ وجلَّ, c’est de la consacrer pour Sa Face [uniquement pour Lui]. Lorsque celle-ci sera accomplie, la sagesse viendra en conséquence. Alors que si l’intention est initialement vouée à la sagesse, dans ce cas la sincérité est vouée à elle et non pas à Allah عزَّ وجلَّ. En fait, ce qui s’est produit, c’est une illusion de sincérité.
Dans ce sens également, un hadith du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم stipule : « Il n’y a jamais une personne qui se comporte avec humilité envers Allah sans qu’Il l’élève davantage »(16).
Cette personne ne sera pas réellement humble si son intention est d’être élevée par Allah عزَّ وجلَّ. Cela est contraire à la modestie »(17).Parmi les propos de nos Salafs (Pieux Prédécesseurs), en ce qui concerne la mise en pratique du savoir acquis, tout en ayant une bonne intention, celui de Mou`âdh Ibn Djabal رضي الله عنه qui a dit : « Faites ce que vous voudriez une fois que vous auriez appris la science, mais sachez qu’Allah ne vous récompensera pas pour l’avoir apprise sauf si vous la pratiqueriez »(18), ainsi que celui d’Abou Ed-Dardâ' رضي الله عنه: « Il y aura des hommes qui auront la plus maléfique place auprès d’Allah le Jour Dernier : un savant qui n’a pas bénéficié de son savoir »(19). Il a dit également : « Je ne crains point qu’on me dira (le Jour Dernier) : Tu n’as rien appris ! Mais, j’ai plutôt peur qu’on me dise : qu’as-tu fait ? »(20).
Cependant, lorsque quelqu’un aime la science et désire l’apprendre, cela pourrait être une cause pour que son intention devienne bonne, et qu’Allah عزَّ وجلَّ lui facilitera la pratique, lui accordera le bien et lui en fera profiter. On rapporta que Moudjâhid Ibn Djabr رحمه الله a dit : « Nous avons recherché la science alors que nous n’en avons pas une bonne intention. Puis, avec le temps, Allah nous a attribué la bonne intention »(21). Ma`mar Ibn Râchid رحمه الله a dit : « Jadis on disait : il arrive qu’un homme ne recherche pas la science pour la cause d’Allah, mais celle-ci s’impose au point que son intention devienne uniquement pour Allah »(22).
Il est aussi cité dans les deux Sahîhs (recueils de hadiths authentiques d’El-Boukhâri et Mouslim) un hadith, qui est rapporté par Abou Moûssa El-Ach`ari رضي الله عنه, établissant la comparaison entre deux types de personnes : une qui bénéficie de la bonne voie et la science qu’avait apportées l’Élu صلَّى الله عليه وسلَّم, et une autre qui n’en tire pas profit. Ce hadith donne une image représentative des intentions des gens en ce qui concerne l’acquisition du savoir et leurs différentes motivations. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « La bonne voie et le savoir avec lesquelles Allah m’a envoyé sont à l’exemple d’une pluie qui abonda sur une terre. Une partie de cette terre, tellement qu’elle est pure, a laissé pénétrer l’eau en elle et a fait poussé beaucoup de fourrage et d’herbes. Une autre partie infertile a retenu l’eau sur sa surface. Les gens profitèrent alors - grâce à Allah - ils burent, abreuvèrent [leur bétail] et cultivèrent [leurs terrains]. Et une troisième partie de cette terre était plate et aride, ne retenait pas l’eau et ne donnait point de fourrage. Cet exemple s’applique à une personne qui a appris la religion d’Allah, et a bénéficié de ce que j’en ai apporté : elle a étudié et enseigné. Et, à l’opposé, une autre qui ne s’est point intéressée au savoir, et n’a pas accepté la bonne voie d’Allah avec laquelle je suis envoyé »(23).
Ibn Hadjar a dit : « El-Qortobi et d’autres savants énoncent : le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a cité un exemple sur la religion qui lui a été révélée en la comparant à la pluie abondante. Celle-ci tombe pendant que les gens en ont beaucoup besoin. C’est ainsi qu’étaient les gens avant l’avènement de son Message. Comme la pluie qui revivifie une terre morte, les sciences de la religion ressuscitent aussi les cœurs qui sont morts. Ensuite, il a comparé les gens qui reçoivent ce savoir aux différentes sortes de terres sur lesquelles cette pluie tombe. Il y a parmi ces gens celui qui détient un savoir, le pratique et l’enseigne aux autres. Celui-là est pareil à une terre de bonne qualité. Elle laisse l’eau s’y infiltrer pour l’irriguer, et ainsi, les gens bénéficient d’elle. On trouve également certains individus qui se donnent pour vocation l’accumulation des connaissances en y consacrant toute leur vie, mais soit ils n’appliquent pas les œuvres surérogatoires que la science édicte, soit ils ne s’instruisent pas avec, et malgré, ils la transmettent aux autres. Ceux-ci ressemblent à la terre sur la surface de laquelle l’eau stagne, qui permet aux gens d’en profiter. Un autre hadith fait allusion à ce genre de personnes : « Qu’Allah resplendisse de beauté un homme qui écoute ma parole puis la transmet tel qu’il l’a entendue »(24).
D’autres personnes écoutent [les cours] de savoir, mais ne les apprennent pas, ne les mettent pas en pratique et ne les transmettent pas non plus. Elles sont comme une terre marécageuse ou imperméable qui pollue l’eau ou ne l’accepte pas du tout.
Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a rassemblé dans cet exemple les deux premières parties, qui sont de bonne nature, parce qu’on peut en tirer avantage. Et il a évoqué la troisième seule, qui est de mauvaise qualité, parce qu’on ne peut pas en tirer profit »(25).
Les signes de ceux qui sont sincères Parmi les signes de celui qui est sincère et véridique ce qui suit : Il doit aimer la religion et s’appliquer à recommander la vérité et à endurer les difficultés. Et, si on lui propose de choisir entre deux choses : une pour la cause d’Allah عزَّ وجلَّ et une autre relavant des affaires de ce bas monde ; il choisira celle qui lui procurera la récompense d’Allah عزَّ وجلَّ. Il la préférera à la vie présente parce qu’elle est éphémère alors que la vie dernière est éternelle. Il sait bien que la dernière est meilleure.
Dans ce sens, Allah عزَّ وجلَّ dit :
﴾ وَلَلآخِرَةُ خَيْرٌ لَكَ مِنَ الأُولَى ﴿
﴾La vie dernière t’est, certes, meilleure que la vie présente﴿ [Ed-Dhouha (Le Jour Montant) : 4].
Il dit également :
﴾ وَالآخِرَةُ خَيْرٌ وَأَبْقَى ﴿
﴾… alors que l’au-delà est meilleur est plus durable﴿ [El-A`lâ (Le Très Haut) : 17].
Comme Il énonce aussi :
﴾ قُلْ مَتَاعُ الدُّنْيَا قَلِيلٌ وَالآخِرَةُ خَيْرٌ لِمَنِ اتَّقَى ﴿
﴾Dis : « La jouissance d’ici-bas est éphémère, mais la vie future est meilleure pour quiconque craint pieusement [Allah] »﴿
[En-Nissâ' (Les Femmes) : 77].
Il accepte la parole de vérité, qu’elle soit en sa faveur ou contre lui. À l’opposé, il se met en colère à cause d’une parole injuste qu’elle soit pour ou contre lui. Il n’agit pas dans l’intérêt de se satisfaire soi-même, mais de satisfaire, plutôt, son Seigneur عزَّ وجلَّ. Même s’il risque que les gens s’indignent contre lui, perd leur estime et sa valeur se réduit à leurs yeux. Cela dans le but d’améliorer la relation qu’entretient son cœur à l’égard d’Allah عزَّ وجلَّ. En effet : « La rétribution est proportionnée à l’action », et : « Celui ayant une mauvaise intention sera traité à l’opposé de son intention ».
Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Quiconque recherchant l’agrément d’Allah même si en soulevant la colère des gens ; Allah le protégera des gens. Et quiconque mettant en courroux Allah afin de satisfaire les gens, Allah l’abandonnera alors aux gens »(26).
Ibn El-Qayyim رحمه الله a dit : « Comme celui qui fait parade de ce qu’il ne détient pas n’est pas sincère, il montre aux gens une chose tout en dissimulant ce qui s’y oppose : Allah l’a traité donc à l’encontre de sa visée. Certes, le fait de punir par le contraire du [mauvais] dessein de l’homme est une chose établie par la religion et le destin. Tandis que la personne qui est sincère se réjouira tôt, en guise de récompense, de l’amour et l’estime des gens, celle qui se pare de choses qu’elle n’a pas sera châtiée par l’avilissement des gens ; car elle s’est avilie intérieurement auprès d’Allah. Les Noms sublimes et les Attributs suprêmes d’Allah ainsi que la sagesse de Son décret imposent cette conséquence »(27).
Il déteste que quelqu’un soit au courant des bonnes œuvres qu’il fait, où qu’elles lui soient attribuées. Ech-Châfi`i رحمه الله a dit :
« J’aurais aimé que les gens apprennent le savoir sans qu’ils m’attribuent aucune lettre »(28).
Il voudra aussi - dans le domaine de l’enseignement du bien et l’émission de fatwas suivant la vérité - que cette tâche soit prise en charge par autrui. Mais s’il se trouve contraint à le faire, il s’appliquerait à observer la vérité, tout en détournant le dos aux avidités de l’âme et en s’élevant au-dessus de la passion et de ses emprises.
S’il entre dans un débat avec quelqu’un, il ne tenterait pas de le vaincre en usant des ambiguïtés et des arguments faux. Il sait bien que cela ne fait partie ni de la piété ni de la sincérité. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit :
« Quiconque dispute [dans une affaire] de faux, tout en ayant connaissance, demeure exposé au courroux d’Allah jusqu’à ce qu’il en cesse »(29).
Il désirera plutôt qu’Allah عزَّ وجلَّ révèle la vérité du côté de son adversaire. Ech-Châfi`i رحمه الله a dit : « Je n’ai jamais tenu un débat avec quelqu’un sans que j’aime qu’il soit assisté et bien guidé [par Allah]. Et je n’ai jamais polémiqué avec une personne sans que je sois indifférent au fait qu’Allah révèle la vérité sur ma langue ou sur la sienne »(30).
Abou Hâmid El-Ghazzâli a cité d’autres signes qui renseignent sur la sincérité et la véracité en disant : « Sache que cela comprend des signes :
1 - Quand une personne meilleure que lui en ce qui concerne le prêche et le savoir brille et attire les gens vers elle, il ne doit pas l’envier. Il doit plutôt être heureux…
2 - Lorsque les notables viennent assister à sa séance de science, il ne change point son discours. Il doit rester immuable, car les gens doivent être, à ses yeux, au même point d’égalité.
3 - C’est aussi un individu qui n’aime pas que les gens le suivent dans les rues, ou marchent derrière lui dans les marchés. Et il existe beaucoup d’autres signes dont le recensement sera trop long »(31).
La difficulté concernant la sincérité est de maintenir la stabilité de l’intention En vérité, avoir une véritable sincérité est une tâche des plus pénibles pour l’âme et des plus dures pour le cœur, afin de rester exempt des mauvaises visées et des désires de ce bas monde. Le caractère dur de cette tâche tient au fait que les cœurs sont de natures très mouvantes. Leurs intentions ne sont pas constantes. C’est pourquoi le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a démontré comment les objectifs et les visées du cœur sont réellement instables. À cause de cela, il invoquait fréquemment Allah عزَّ وجلَّ de l’affermir sur la religion. Il disait : « Chaque cœur est accroché à un des Doigts du tout Miséricordieux. S’Il veut, Il l’affirme [dans la bonne voie], et s’Il veut Il l’égare. Et la balance est en la Main du tout Miséricordieux, Il élève des personnes comme Il rabaisse d’autres, et ce, jusqu’au Jour de la Résurrection »(32). Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم invoquait Allah عزَّ وجلَّ en disant : « Ô Toi Qui retournes les cœurs ! Affermis mon cœur sur Ta religion »(33). Et il utilisait souvent dans ses serments l’expression : « Non, par Celui qui retourne les cœurs ! »(34).
Donc, la sincérité n’est pas une chose facile ; et beaucoup de savants et de pieux ont eu du mal à remédier à leurs intentions. On rapporta que Soufyâne Eth-Thawri رحمه الله a dit : « Je n’ai jamais traité une chose qui est plus difficile que mon intention : à chaque fois elle change »(35). El-Fadhl Ibn Ziyâd رحمه الله a demandé à El-Imâm Ahmad رحمه الله: « Comment faire avec l’intention ? ». Ahmad répondit : « On doit s’examiner à chaque fois qu’on désire faire une action avec ostentation »(36).
Et puisque l’âme se penche, de nature, au mal et s’éloigne du bien, incite au mal et se laisse traîner par la passion et les désirs, et puisque l’homme peut y succomber à cause de son ignorance ou de son inadvertance, donc il se doit de connaître les choses qui s’opposent à la sincérité afin d’en être prudent. Il faut qu’il sache ce qui contredit la sincérité pour qu’il s’en mette en garde, et qu’il ait tout le temps conscience qu’Allah عزَّ وجلَّ le regarde, au point d’avoir la conviction qu’Allah عزَّ وجلَّ est en parfaite connaissance de ses oeuvres et de ce qu’il cache. Comme il doit être aussi apaisé lorsqu’il demande Son secours et se met à Lui obéir, ressentant l’assurance spirituelle dans le fait de l’évoquer et de demander sa protection de toute tare ou mauvais caractère. Aussi, il doit procéder à un examen de conscience de ses œuvres quotidiennes ; s’il commet une injustice, il doit la regretter, se repentir et demander pardon à Allah عزَّ وجلَّ. De même, il lui faudrait accomplir une bonne action qu’il juge suffisante pour réparer ce qu’il a corrompu. Il procédera ainsi dans un esprit d’endurance et de persévérance - en considérant ceci comme un combat pour la cause d’Allah عزَّ وجلَّ - afin de purifier son âme. Par conséquent, il méritera d’être honoré et agréé par Allah عزَّ وجلَّ, et pourra suivre le chemin des croyants sincères et véridiques qu’il prendra pour exemple ; ceux qui font partie des gens de patience et de certitude inébranlable.
Nous demandons à Allah de nous attribuer le savoir et la foi. Sans doute ils sont les meilleurs dons du Tout-Miséricordieux. Également, leurs partisans sont les meilleures créatures dans cette existence. Ils sont aptes à se hisser aux rangs les plus élevés.
Ibn El-Qayyim رحمه الله a dit :
« La meilleure chose que les âmes et les cœurs puissent obtenir est le savoir et la foi. C’est par eux que le serviteur ait la supériorité ici-bas et dans l’au-delà.Voilà pourquoi Allah عزَّ وجلَّ les a cités réunis dans le verset :﴾ وَقَالَ الَّذِينَ أُوتُوا الْعِلْمَ وَالإِيمَانَ لَقَدْ لَبِثْتُمْ فِي كِتَابِ اللهِ إِلَى يَوْمِ الْبَعْثِ ﴿
﴾Tandis que ceux à qui le savoir et la foi furent donnés diront : « Vous avez demeuré d’après le décret d’Allah jusqu’au Jour de la Résurrection…﴿ [Er-Roûm (Les Romains) : 56],
et Sa Parole عزَّ وجلَّ:﴾ يَرْفَعِ اللهُ الَّذِينَ آمَنُوا مِنْكُمْ وَالَّذِينَ أُوتُوا الْعِلْمَ دَرَجَاتٍ ﴿
﴾Allah élèvera en degrés ceux d’entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir﴿ [El-Moudjâdala (La Discussion) : 11] »(37).
Nous invoquons Allah عزَّ وجلَّ de nous préserver de l’erreur, de nous guider vers le véritable et meilleur savoir et l’œuvre la plus accomplie. Certes, Il en est Maître et Capable.
Notre dernière invocation est qu’Allah, le Seigneur des Mondes, soit loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mouhammad, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.
Alger; le 24 de Dhoul-Hidjdja 1428 H
correspondant au 13 février 2007 G.
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