L'authenticité de la foi
Cheykh Rabî‘ al MADKHÂLIY
Voici le charh du hadîth n° 9 d'un livre de Cheykh Rabî', Hafizahoullâhou Ta'âlâ
L’authenticité de la Foi.
D’après Anas (Radiyallâhou 'anhou), le Messager d’Allah a dit :
« Nul d’entre vous ne croira, jusqu’à ce que Je lui sois plus cher que son fils, son père et tous les gens réunis ».
‘‘Hadîth recueilli par : al Boukhâriy, Livre de la Foi, had. n° 15. Mouslim, Livre de la Foi, had. n° 44’’.
Le rapporteur du Hadîth :Anas Ibn Mâlik al Ansâriy al Khazrajiy, Compagnon et domestique du Messager d’Allâh, qu’il servit durant dix ans. On lui doit mille deux cents quatre-vingt six hadîths, dont cent soixante-huit sur lesquels les deux Cheykhs [al Boukhâriy et Mouslim] se rejoignent. Il est mort à Bassorah à plus de cent ans.
Le sens global du Hadîth :L’homme ne sera croyant – d’une foi complète – que lorsque le Messager d’Allah (sallâllâhou 'aleyhi wa sallam) lui sera plus cher que tous ceux à qui il peut être lié par des liens de parenté, d’origine, d’amitié ou d’intérêt. Si son amour [pour le Prophète (sallâllâhou 'aleyhi wa sallam)] dépasse [l’amour qu’il porte à] ceux qui l’ont mis au monde – que ce soit sa mère, son père, son grand-père ou sa grand-mère – ; s’il dépasse l’amour qu’il a pour le fruit de ses entrailles ; s’il dépasse l’amour porté à l’épouse, à la tribu, à tous ceux auxquels il est rattaché par un lien social, politique, commercial ou tout autre lien ou intérêt… Si sa situation est telle que décrite, alors à ce moment-là, c’est un vrai croyant [à la foi complète].
Et le signe de [cet amour] est de privilégier l’obéissance à Allah et à Son Messager sur l’obéissance à tout autre. [C’est encore de préférer] ce qu’aiment Allah et Son Messager à ce qu’aiment l’ensemble des hommes, qu’ils soient proches ou éloignés, au risque même de les exaspérer.
Et [l’homme] ne trouvera la douceur de la foi que s’il possède trois qualités, comme indiqué dans le hadîth d’Anas, sur l’authenticité duquel [al Boukhâriy et Mouslim] se rejoignent : « trois [qualités], celui qui les possède, a trouvé par leur présence la douceur de la foi : [la première est] qu’Allah et Son Messager lui sont plus chers que tout ; [la seconde] que l’homme n’éprouve d’amour que pour [la Satisfaction d’] Allah ; [enfin,] qu’il déteste retourner à la mécréance après qu’Allah l’en a arraché, comme il détesterait être jeté dans le Feu ».
Si ces trois [qualités] sont effectivement [en lui], il a assurément trouvé par leur présence la douceur de la foi, devenant tel que, en Allah il ne redoute pas les critiques des censeurs et qu’il n’est avare ni de son âme, ni de ses biens pour la cause d’Allah.
L’auteur de « La Parole pertinente » [Il s’agit du Cheïkh ‘Abdour-Rahmâne as-Sa‘diy] a dit (page 112) :
« Et sache que l’amour est de trois sortes :
La première : l’amour d’Allah, qui est la base de la Foi (Îmân) et du Monothéisme (Tawhîd).
La deuxième : l’amour en Allah : c’est [d’abord] l’amour porté aux Envoyés et Messagers d’Allah et à ceux qui les suivent ; et [c’est aussi] l’amour des actes, époques, lieux, etc. qu’aime Allah. Cette deuxième sorte suit l’amour porté à Allah et le complète.
La troisième : l’amour avec Allah. C’est l’amour voué par les polythéistes à leurs divinités, et à ceux qu’ils ont pris comme égaux [d’Allah] parmi les arbres, les pierres, les êtres humains, les anges, etc. Cet amour est la base et le fondement du polythéisme ». Les leçons tirées du Hadîth :1° Le croyant – d’une foi authentique [complète] – est celui qui préfère l’amour d’al Moustafâ r à l’amour des hommes.
2° Le Messager a spécifié l’enfant et le père dans ce hadîth, en raison de l’attachement, amoureux ou autre, que l’homme porte à ces deux-là plus qu’à tout autre parmi les gens.
3° Dans ce hadîth, le Messager nous indique de suivre son exemple à lui d’abord, avant celui de tout autre parmi les gens. Ceci est d’ailleurs un devoir pour l’ensemble des croyants.
Source : « Moudhakkiratoul Hadîthi n-Nabawî fîl ‘Aqîdah wal ’Ittibâ‘ » Cheykh Rabî‘ al MADKHÂLIY, p. 27 et 28.
Traduction : Saïd, Aboû ‘Oubaydillah.