Le jugement relatif à la conversation dans une langue autre que l’arabe
Cheikh Mohamed Ali Ferkous
Question :
A la maison, nos conversations se font, la plupart du temps, en français et il est rare que nous parlions en arabe. Parler dans une autre langue autre que l’arabe est-il interdit ?
Réponse :
Louange à Allâh, Maître des Mondes, et paix et salut sur celui qu'Allâh a envoyé comme miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa famille, ses Compagnons et ses frères jusqu'au Jour de la Résurrection. Cela dit :
La règle de base est qu’il n’est point permis de ressembler aux juifs, aux chrétiens et aux non-Arabes et qu’il est obligatoire de s’en différencier, conformément aux nombreux Textes existant à ce sujet. Ainsi, parmi les aspects [de la ressemblance], le fait de parler dans leurs langues et de les imiter dans leurs accents et leurs gestes lorsqu’on s’exprime dans leurs langues. Cela, en effet, fait ressentir que l’individu les a en sympathie et que son cœur penche envers eux, car, l’aspect extérieur traduit et exprime ce qui se produit dans le for intérieur, comme l’a montré Cheikh Al-Islam, Ibn Taymiyya رحمه الله.
Cependant, excepté cette règle de base, il est permis de parler dans leurs langues en cas de nécessité, de même qu’il est permis d’apprendre la langue des non-Arabes et leur écriture, de bénéficier de leurs sciences et de les traduire en arabe, afin de se prémunir de leurs ruses et de leur mal. Car, le Prophète صَلَّى اللهُ عليه وآله وسَلَّم a dit à Zayd Ibn Thâbit رضي الله عنه: «Apprends l’écriture des juifs, car je ne leur fais point confiance concernant notre Livre.»(1).
Cela dit, il y a lieu, ici, de faire remarquer que l’apprentissage de la langue des non-Arabes est tributaire de la raison (Al-‘illâ) indiquée précédemment. Par contre, faire de cette langue un mode de vie que les musulmans utilisent dans leurs conversations et leurs correspondances, dans tous les domaines, est absolument interdit. De plus, substituer à l’arabe une autre langue équivaut à remplacer ce qui est meilleur par ce qui a une moindre valeur et c’est une sorte d’alliance avec les mécréants, ce qui est réprouvé par la religion, comme l’énoncent de façon claire les Textes coraniques qui traitent le principe de l’alliance et du désaveu, qui constituent le fruit de la croyance du Tawhîd et les liens les plus solides de l’Islam.
Le savoir parfait appartient à Allâh, et notre dernière invocation est qu'Allâh, Seigneur des Mondes, soit loué et que la prière et le salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa famille, ses Compagnons et ses frères jusqu'au Jour de la Résurrection.
Alger, le 4 de Ramadhân 1430 H
correspondant au 11 octobre 2011 G
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(1) Rapporté par Al-Bayhaqî (12557), d’après le hadith rapporté par Zayd Ibn Thâbit رضي الله عنه ; jugé sahih (authentique) par Al-Albânî dans As-silsila As-Sahîha (n°187).
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