« L’ouïe, la vue et le cœur, sur tout cela, en vérité, on sera interrogé. »
Cheikh Abdul'Aziz Ibn Baz
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Question :
Une personne demande l’explication de la parole d’Allah :
إِنَّ السَّمْعَ وَالْبَصَرَ وَالْفُؤَادَ كُلُّ أُوْلَئِكَ كَانَ عَنْهُ مَسْئُولًا
« L’ouïe, la vue et le cœur, sur tout cela, en vérité, on sera interrogé. » (1)
Réponse :
Au nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux. Louange a Allah, qu’Allah prie et salut Son messager ainsi que sa famille, ses compagnons et tout personne suivant sa guidée.
Ensuite :
Ce noble verset est un avertissement contre le fait que tu écoutes ce qui ne t’est pas licite, que tu regardes ce qui ne t’est pas licite ou que tu crois en ce qui ne t’est pas licite, car tu seras interrogé sur ce que tu as entendu ainsi que sur ce que tu as regardé et sur ta croyance. Al fouad (الفؤاد) c’est le cœur.
L’homme est responsable de son ouïe, son regard, et son cœur. Le croyant doit donc craindre Allah en son ouïe, son regard et son cœur.
Il ne doit pas écouter des choses qu’Allah lui a interdit d’écouter comme la musique, les chants et les instruments, la médisance et la calomnie, car ces deux là renferme un mal immense, ou d’autres choses semblables qui peuvent nuire à son ouïe.
Le croyant doit veiller à n’écouter que le bien, comme le Coran et la Sunna purifiée, des hadiths bénéfiques, ou les paroles de se famille, de ses frères ou autres tant qu’ils parlent de choses permises.
Il doit être prudent face à l’illicite, comme le fait d’écouter les conversations des gens alors qu’ils détestent cela et n’agréent pas qu’il les écoute. Il ne lui est pas permis de faire cela. En effet le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit :
« Celui qui écoute les conversations des autres contre leur gré, du plomb fondu lui sera versé dans ses deux oreilles le jour de la Résurrection » (2)
Ceci est un avertissement contre le fait d’écouter les conversations des gens contre leur gré, comme le fait que tu les écoutes secrètement derrière une porte ou par téléphone et ce qui est semblable à cela. Tu n’as pas le droit d’écouter les conversations des gens contre leur gré, comme le démontre cet effroyable hadith où le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit :
« Celui qui écoute les conversations des autres contre leur gré, du plomb fondu lui sera versé dans ses deux oreilles le jour de la Résurrection » (3)
Nous demandons à Allah de nous en préserver.
De même concernant la vue, il t’a été ordonné de baisser le regard face à ce qu’Allah a interdit, baisse donc le regard face aux femmes afin que tu ne sois pas tenté par elles, comme Allah a dit :
قُلْ لِلْمُؤْمِنِينَ يَغُضُّوا مِنْ أَبْصَارِهِمْ
« Dis au croyants de baisser leurs regards » (4)
Baisses donc le regard face aux femmes qu’Allah a rendu illicite pour toi parmi les femmes étrangères[5] comme l’épouse de ton frère ou l’épouse de ton oncle et ce qui est semblable a cela parmi les femmes qui ne font pas partie de tes maharims.
Tu dois également baisser le regard face aux imberbes si tu crains la tentation ainsi que face à ce qui est semblable et tout ce qu’Allah t’a interdit de regarder comme les ‘awra (6) des gens. Tu n’a pas le droit de regarder les ‘awra des gens, ni de regarder dans leurs maisons, car tout ceci est interdit.
Tu dois également te méfier des fausses croyances infondées. Plutôt, il est obligatoire que tu éloignes ton cœur et ta raison de tout ce qu’Allah a rendu illicite. Tu ne dois donc pas croire en la licité de ce qu’Allah a interdit ni croire que ce qu’Allah a rendu obligatoire ne l’est pas, comme, par exemple, le fait de croire que la fornication ou boire du vin est licite, ceci fait partie des maladies du cœur et c’est de la mécréance, nous demandons à Allah de nous préserver.
Avoir une mauvaise opinion d’Allah ou penser du mal de tes frères sans aucune preuve, ceci fait également partie des maladies du cœur. De même que désespérer de la miséricorde d’Allah ou se croire à l’abri du stratagème d’Allah, tout ceci fait partie des œuvres du cœur, dangereuses et blâmables, qui font partie des grands péchés.
De même que l’hypocrisie, c’est une maladie du cœur qui correspond à afficher l’Islam extérieurement alors que le cœur est rempli de mécréance et d’hypocrisie comme le fait de croire que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) n’est pas sincère, que la religion n’est pas vérité ou ce qui est semblable à cela parmi les croyances des gens de l’hypocrisie.
En résumé : l’ouïe, la vue et le cœur doivent tous être préservés de ce qu’Allah a interdit. Tu dois préserver ton ouïe, ton regard et ton cœur de ce qu’Allah a interdit. Tu ne dois donc regarder et écouter que ce qui est profitable pour toi et qui mène à l’agrément d’Allah ainsi que ce qu’Allah a permis. Tu ne dois croire par ton cœur que ce qu’Allah a légifère et permis et tu dois le mettre en pratique comme le fait d’aimer Allah et Son Prophète (صلى الله عليه و سلم) , craindre Allah, avoir de l’espoir en Allah… Tout ceci sont des œuvres du cœur qui sont demandées, tout comme le fait d’avoir une bonne pensée d’Allah, de croire qu’Il est L’Unique, Le Seul méritant l’adoration, de croire en l’obligation de ce qu’Allah rendu obligatoire, comme la prière et le jeûne. Tu dois croire du fond du cœur qu’Allah a rendu la prière obligatoire à tout musulman pubère et doué de raison. Tu dois croire qu’Il a rendu la zakat obligatoire à tout musulman possédant la somme minimale sur laquelle la zakat doit être versée. Tu dois croire qu’Il a rendu le jeûne du mois de Ramadan obligatoire ainsi que le pèlerinage pour toute personne pouvant l’accomplir…
Tu seras interrogé sur tout cela le jour de la résurrection. Si tu les as préservés et protégés, tu seras sauvé et tu loueras Allah pour cette bonne issue. Mais si tu t’es mal comporté et que tu ne les as pas préservés de ce qu’Allah a interdit, alors tu es en danger, un danger immense, comme nous l’avons détaillé précédemment.
Fin de la réponse de Cheikh Abdul’Aziz Ibn Baz
(1) Al Isra (le voyage nocturne), verset 36.
(2) Rapporté par Al Boukhary.
(3) Rapporté par Al Boukhary.
(4) An-Nour (la lumière), verset 30.
(5) C’est-à-dire qui ne font pas partie des maharim (pluriel de mahram)
(6) Parties du corps qui doivent être couvertes.