Ramadân, le mois des efforts dans la piété et non une occasion pour dormir et de paresse
Shaykh Ferkous
Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh عزّ وجلّ a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :
Le mois de Ramadân est une période de bien et de bénédiction, lors de laquelle on espère le repentir et le pardon, on purifie son âme en obéissant à Allâh dans ce qu’il a ordonné et en s’écartant de ce qu’il a interdit et on l’habitue à adorer Allâh de la façon la plus complète. Le jeûne préserve la santé physique de celui qui jeûne et lui fait ressentir les bienfaits d’Allâh envers lui. Le jeûneur entre, donc, dans le mois de Ramadân en jeûnant et s’efforce d’adorer Allâh de la meilleure façon, en réponse à cet appel :
«Ô, toi qui cherches le bien, prépare-toi; et toi qui cherches le mal, abstiens-toi.»(1) Il motive son âme qui recommande le mal, en brisant ses désirs et en la libérant de ses habitudes, de sorte qu’elle devienne apaisée. C’est ainsi que son âme gravit les degrés de l’obéissance et rejoint le rang des adeptes de la crainte d’Allâh et de la religion. Ibn Al-Qayyim رحمه الله a dit : « Le jeûne préserve la santé du cœur et des membres et lui rend ce que les plaisirs [ses mains] lui avaient pris. Il est, donc, la plus grande aide à la crainte d’Allâh, comme Allâh le dit :
أَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ كُتِبَ عَلَيْكُمُ ٱلصِّيَامُ كَمَا كُتِبَ عَلَى ٱلَّذِينَ مِن قَبْلِكُمْ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ
Sens du verset :﴾Ô, vous qui avez crû, le jeûne vous a été prescrit comme il l’a été à ceux qui vous ont précédés, afin que vous craigniez﴿ [s. Al-Baqara (la Vache) : v. 183]Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit :
“Le jeûne est une protection.”(2)et il a ordonné le jeûne à celui qui désire ardemment se marier mais qui n’en a pas la capacité, en disant que cela coupera son désir. En conclusion, puisque les vertus du jeûne sont attestées par les esprits sains et les natures saines, Allâh l’a prescrit à ses serviteurs par miséricorde et bienfaisance envers eux et pour les préserver et les protéger. »(3)
Aussi, le sommeil est une habitude naturelle dont le corps a besoin pour se reposer et acquérir la force nécessaire à l’accomplissement des œuvres religieuses et des obligations, de même qu’à l’accomplissement des œuvres de ce bas-monde telles que le fait de chercher à gagner sa vie et la pratique d’un métier. Le corps a, certes, son droit dans les délices de la vie et dans le repos et il peut, donc, prendre sa part de sommeil la nuit et faire la sieste le jour, car le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit : «Faites la sieste, car les démons ne la font pas.»(4). Cependant, le fait de trop dormir et d’abuser des autres choses qui sont licites nuit à l’âme et au corps. Il est vrai que les savants sont unanimes pour dire que si le jeûneur se réveille ne serait-ce qu’un instant de la journée alors qu’il avait formulé l’intention de jeûner dans la nuit, son jeûne est valide. Et s’il dort toute la journée, la majorité des savants sont d’avis que son jeûne est valide, car le sommeil ne contredit pas le jeûne(5). Mais même si l’on dit que l’avis de la majorité est plus fort en ce qui concerne le jugement du jeûne, cela ne signifie pas qu’il est permis d’abuser du sommeil en dépassant la quantité de sommeil dont le corps a besoin. En effet, le fait d’abuser du sommeil prive grandement des objectifs de la religion et de la vie et habitue l’âme à la paresse, l’inactivité et le repos, ce qui amène à ce que l’individu trouve les actes d’adoration lourds, éprouve de la difficulté à accomplir les prescriptions religieuses, délaisse les actes recommandés et fait preuve de manquement dans les choses importantes et dans les intérêts d’ici-bas.
D’un autre côté, traiter son âme avec dureté et la priver de sommeil en prétextant l’ascétisme et l’adoration est étranger à la Sounnah pure et à la nature droite. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم avait pour habitude de prier et de dormir, de jeûner et de manger et Anas ibn Mâlik رضي الله عنه rapporte que :
«Trois personnes sont venues aux demeures des épouses du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم pour interroger sur l’adoration que pratiquait le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم. Lorsqu’on les informa, ils semblèrent considérer ce qui leur avait été décrit comme peu de choses et dirent : “Nous sommes loin de la position du Prophèteصلَّى الله عليه وسلَّم, à qui on a pardonné les péchés passés et à venir”.» L’un d’entre eux dit alors : “En ce qui me concerne, je prierai toujours la nuit.” ; un autre dit : “Moi, je jeûnerai toujours et ne mangerai jamais”, et un autre dit : “Moi, je délaisserai les femmes et ne me marierai jamais”. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم leur vint, ensuite, et dit : “C’est vous qui avez dit telle et telle chose ? Par Allâh, je suis celui d’entre vous qui craint le plus Allâh et qui Lui obéit le plus, mais je jeûne et je mange, je prie et je dors et j’épouse les femmes ; quiconque délaisse, donc, ma Sounnah n’a rien à voir avec moi.”»(6). La principale cause qui pousse à dormir toute la journée pendant Ramadân réside dans le fait de passer sa nuit à veiller, ce qui peut s’accompagner de distractions et de futilités qui sont l’objet des penchants et des désirs de l’être humain, ou du fait de s’occuper de ce qui ne satisfait pas Allâh, parmi les méfaits de la langue et des membres et les discussions futiles et toute autre chose nuisible et dénuée d’intérêt.
Et je peux affirmer sans hésitation que s’empresser de dormir pour donner à son corps la part de sommeil qui lui revient est meilleur que de veiller et de parler sans intérêt, sauf dans le cas où l’on veille pour prier, pour voyager, pour réconcilier des gens ou pour une question qui concerne les musulmans(7) et le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit à ce sujet :
« Il ne faut pas veiller, sauf pour quelqu’un qui prie ou qui voyage »(8) ; «le fait de veiller pour le savoir est, donc, assimilé au fait de veiller pour accomplir des prières surérogatoires. Ainsi ‘Oumar a veillé avec Aboû Moûşâ pour réviser le Fiqh et lorsque Abû Moûşâ dit : “La prière !’ ‘Oumar lui répondit : “Je suis en prière.”»(9)Aussi, on remarque que le fait de passer la nuit à veiller procure au veilleur une fatigue qui le pousse à dormir de longues heures pendant la journée, ce qui s’oppose à la Sounnah pure, comme nous l’avons vu précédemment, prive de beaucoup de bénéfices et contredit la nature humaine. En effet, Allâh a fait de la nuit une phase de repos et a fait que le sommeil recouvre les gens pour que leurs activités nuisibles s’arrêtent et que leur repos bénéfique ait lieu. Il a fait du jour un moment pour se disperser et chercher ses moyens de subsistance. Allâh عزّ وجلّ dit :
وَجَعَلْنَا نَوْمَكُمْ سُبَاتًۭا
وَجَعَلْنَا ٱلَّيْلَ لِبَاسًۭا
وَجَعَلْنَا ٱلنَّهَارَ مَعَاشًۭا
﴾Nous avons fait de votre sommeil un repos- Nous avons fait de la nuit un vêtement- Nous avons fait du jour un moment de vie﴿ [s. An-Naba’ (la Nouvelle) : v. 9-11]وَهُوَ ٱلَّذِى جَعَلَ لَكُمُ ٱلَّيْلَ لِبَاسًۭا وَٱلنَّوْمَ سُبَاتًۭا وَجَعَلَ ٱلنَّهَارَ نُشُورًۭا
Il عزّ وجلّ dit : ﴾Et c’est Lui qui, pour vous, a fait de la nuit un vêtement, du sommeil un repos et Il a fait du jour un moment de dispersion﴿ [s. Al-Fourqân () : v. 47]ٱللَّهُ ٱلَّذِى جَعَلَ لَكُمُ ٱلَّيْلَ لِتَسْكُنُوا۟ فِيهِ وَٱلنَّهَارَ مُبْصِرًا ۚ إِنَّ ٱللَّهَ لَذُو فَضْلٍ عَلَى ٱلنَّاسِ وَلَٰكِنَّ أَكْثَرَ ٱلنَّاسِ لَا يَشْكُرُونَ
Il عزّ وجلّ dit aussi : ﴾Allâh est Celui qui a créé pour vous la nuit, afin que vous vous y reposiez et Il a fait que le jour soit voyant﴿ [s. Ghâfir (le Pardonneur) : v. 61]Il convient, donc, au jeûneur, après qu’Allâh lui ait facilité sa part de prières nocturnes, d'éviter de veiller et de s’empresser de dormir, pour se préparer au repas de la fin de la nuit qui comporte de la bénédiction(10) et pour assister aux bonnes oeuvres, dont l’une des plus grandes est d’accomplir les prières dans leurs horaires respectifs et en groupe. On interrogea le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم :
«Quelle est la plus méritoire des oeuvres ?» Il صلَّى الله عليه وسلَّم dit : «La prière au début de son horaire.»([11] Ne pas prier à l’heure est un grand danger dont il faut se méfier, de même qu’il faut se méfier du fait de la rater à cause du sommeil ou d’une autre cause licite et profitable. Alors qu’en est-il du fait de la négliger à cause de ce qui relève du péché et de la désobéissance ? Dans ce cas, le péché est sûrement plus grave et plus grand et Allâh a proféré une grave menace quant au fait de négliger les prières, en disant :
فَخَلَفَ مِنۢ بَعْدِهِمْ خَلْفٌ أَضَاعُوا۟ ٱلصَّلَوٰةَ وَٱتَّبَعُوا۟ ٱلشَّهَوَٰتِ ۖ فَسَوْفَ يَلْقَوْنَ غَيًّا
﴾Leur ont ensuite succédé des générations qui négligèrent la prière et suivirent leurs désirs ; ceux-là rencontreront bientôt la perdition﴿ [s. Maryam (Marie) : v. 59]et en disant :
فَوَيْلٌۭ لِّلْمُصَلِّينَ
ٱلَّذِينَ هُمْ عَن صَلَاتِهِمْ سَاهُونَ
﴾Malheur, donc, aux prieurs qui sont insouciants vis-à-vis de leur prière﴿ [s. Al-Mâ‘oûn (l’Ustensile) : v. 4-5]Le Prophète n’a pas permis à l’aveugle de faire la prière chez lui et il lui dit :
«Je ne te trouve aucune dérogation»(12), et ceci est encore plus vrai pour les gens autres que cet aveugle qui n’ont pas d’excuse. La prière étant le pilier le plus important après le Tawhîd, puisqu’elle est le pilier de la religion sur lequel elle repose, on ne peut imaginer une prière sans jeûne ou un jeûne sans prières. En effet, les obligations représentent un ensemble compact et indissociable, elles sont telles une construction dont les différentes parties se soutiennent les unes les autres. Pour cela, il est très peu probable que celui qui néglige ou délaisse la prière jeûne par obéissance à l’ordre d’Allâh. Son jeûne se rapproche, plutôt, de l’imitation des gens et de la famille et de la conformité aux gens de son pays. Celui qui obéit craint la menace d’Allâh et espère Sa miséricorde; il jeûne parce qu’il a foi en le fait qu’Allâh lui a prescrit de le faire et parce qu’il espère la récompense qui est auprès d’Allâh. Et celui qui est assidu à ce qui est bon pour lui se doit d’employer les moyens qui le réveilleront pour la prière, comme le fait de s’empresser de dormir sans abuser du sommeil et d’avoir un réveil qui le sensibilise à la prière. Parmi les bonnes oeuvres auxquelles doit s’empresser le jeûneur à tout instant, surtout pendant Ramadân, sachant qu’il doit éviter de trop dormir, car cela l’empêcherait d’être récompensé pour avoir accompli ses oeuvres, en gagnant le pardon de ses péchés et en se voyant affranchi de l’enfer, il y a : le fait de beaucoup mentionner Allâh, implorer son pardon, faire des invocations et réciter le Coran, en faisant des efforts dans le fait de Le mentionner, d’être reconnaissant envers Lui et de L’adorer de la meilleure façon. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit en effet :
«Un être humain n’a jamais fait une oeuvre qui le sauve plus du châtiment d’Allâh que la mention d’Allâh.»(13). Allâh a aussi ordonné à ses serviteurs de l’invoquer :
وَقَالَ رَبُّكُمُ ٱدْعُونِىٓ أَسْتَجِبْ لَكُمْ ۚ إِنَّ ٱلَّذِينَ يَسْتَكْبِرُونَ عَنْ عِبَادَتِى سَيَدْخُلُونَ جَهَنَّمَ دَاخِرِينَ
﴾Invoquez-Moi, Je vous exaucerai﴿ [s. Ghâfir (le Pardonneur) : v. 60]et Il les a informés qu’Il est Proche et répond à leurs invocations :
وَإِذَا سَأَلَكَ عِبَادِى عَنِّى فَإِنِّى قَرِيبٌ ۖ أُجِيبُ دَعْوَةَ ٱلدَّاعِ إِذَا دَعَانِ ۖ فَلْيَسْتَجِيبُوا۟ لِى وَلْيُؤْمِنُوا۟ بِى لَعَلَّهُمْ يَرْشُدُونَ
﴾Et lorsque Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, eh bien, Je suis proche ; Je réponds à l’invocation de celui qui invoque lorsqu’il M’invoque﴿ [s. Al-Baqara (la Vache) : v. 186]Parmi les causes qui font que l’invocation est exaucée, il y a le fait de s’attacher à la religion, d’être ferme dans sa demande, de choisir les moments propices à l’exaucement, d’être certain de l’exaucement, d’insister auprès d’Allâh en citant Ses Noms sublimes et Ses hautes qualités, de s’écarter de ce qui empêche l’exaucement, comme le fait de délaisser les obligations (religieuses) et de commettre des péchés, de consommer au moyen des biens illicites, de transgresser dans l’invocation, etc. De même, le jeûneur, pendant Ramadân, doit s’efforcer d’être généreux, de faire le bien et de donner à manger. En effet,
« le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم était le plus généreux des gens et c’est pendant Ramadân qu’il était encore plus généreux »(14). Qu’il s’efforce de profiter des moments les plus précieux pour la mention d’Allâh, l’obéissance et la générosité et qu’il ne les gâche pas dans un sommeil excessif qui le priverait de ce qui est bon pour sa religion et sa vie. Nous demandons à Allâh de réformer notre situation, d’élever notre motivation dans le bien, de nous instruire dans la religion, de nous raffermir sur la vérité et de nous aider à Lui obéir et à bien L’adorer.
Le savoir parfait appartient à Allâh سبحانه وتعالى, et notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit Loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.
Alger, le 27 de Cha‘bân 1431 H,
correspondent au 9 août 2010 G.
(1) Rapporté par At-Tirmidhî (682) et Ibn Mâdjah (1642), d’après Aboû Hourayra رضي الله عنه ; jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâmi‘ (759).
(2) Rapporté par Al-Boukhârî (1/454) et Mouslim (1151), d’après Aboû Hourayra رضي الله عنه.
(3) Zâd Al-Ma‘âd d’Ibn Al-Qayyim (2/29).
(4) Rapporté par Aboû Nou‘aym dans Akhbâr Asfahân (1/195) et At-Tabarânî dans Al Awsat : (1/13), d’après Anas رضي الله عنه ; jugé haşane (bon) par Al-Albânî dans As-Silsila As-Sahîha (1647).
(5) Cf. : Al-Madjmoû‘ d’An-Nawawî (6/346) et Al-Moughnî d’Ibn Qoudâma (3/98).
(6) Rapporté par Al-Boukhârî (3/3) et Mouslim (1401).
(7) «Et le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم veillait avec Aboû Bakr pour parler des affaires des musulmans», rapporté par At-Tirmidhî (169) ; Cf. : Fat’h Al-Bârî d’Ibn Hadjar (1/213) et As-Sahîha d’Al-Albânî (6/284).
(8) Rapporté par Ahmad dans le Mousnad (1/444), d’après Ibn Mas‘oûd رضي الله عنه ; jugé haşane (bon) par Al-Albânî dans As-Silsila As-Sahîha (5/561).
(9) Fat‘h Al-Bârî (1/213).
(10) Il est dit dans un hadith : «Prenez le repas de la fin de la nuit, car il contient de la bénédiction.» ; rapporté par Al-Boukhârî (1923) et Mouslim (1095), d’après Anas ibn Mâlik رضي الله عنه.
(11) Rapporté par Aboû Dâwoûd (426), d’après Oum Farwa رضي الله عنها ; jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâmi‘ (1093).
(12) Rapporté par Aboû Dâwoud (552), d’après Ibn Oumm Maktoûm رضي الله عنه ; jugé sahîh (authentique) par An-Nawawî dans Al-Madjmoû‘ (4/191) et Al-Albânî dans Sahîh Abî Dâwoûd (3/71).
(13) Rapporté par Ahmad dans le Mousnad : 5/239, d’après Mou‘âdh ibn Djabal رضي الله عنه ; jugé haşane (bon) par Al-‘Irâqî dans Takhrîdj Al-Ihyâ’ (1/237) et jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâmi‘ (5644).
(14) Rapporté par Al-Boukhârî (1/455) et Mouslim (2308) d’après Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما.
Source :
https://ferkous.com/home/?q=fr/art-mois-fr-53