La prosternation de la lecture du Coran
La prosternation de la lecture du CoranL’imam Ibnou Hazm a dit dans son livre « el Mouhalâ » :
« Il y a dans le Coran 14 sajida (prosternations), la 1er c’est à la fin de la sourate Al A’raf, puis dans s. Les Abeilles, puis dans s. L’Ascension, puis dans s. Maryam, puis au début de s. Al Hajj, et il n’y a pas d’autre sajida, puis dans s. Le discernement, puis dans s. La Fourmie, puis dans s. La Prosternation, puis dans s. Sad, puis dans s. Fussilat, puis dans la fin de la s. l’Etoile, puis dans s. Inshiqaq quand il est dit : {Et qu’ont-ils à ne pas se prosterner lorsque le Coran leur est lu ?}, puis à la fin de s. Iqra. »Il y a divergence des savants sur le nombre de sajida dans la s. Al Hajj, l’avis le plus sure étant qu’il n’y en a qu’une (la 1ère des 2)
Jugement de cette prosternation :Ce n’est pas une obligation, mais elle est
préférable. La preuve de cela est qu’une fois, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a lu sourate An-Najm (l’Etoile) et il s’est prosterné. Puis une autre fois, Zayd Ibnou Thabit (رضي الله عنه) a lu sur le Prophète (صلى الله عليه و سلم), et ni Zayd ni le Prophète (صلى الله عليه و سلم) ne se sont prosternés. Les savants en ont déduit que cela était préférable et non obligatoire.
Il est légiféré de faire la prosternation de la lecture dans les prières obligatoires comme dans les prières surérogatoires et en dehors des prières, à toute heure, que ce soit au moment du levé du soleil, de son couché, ou de son zénith, qu’elle soit en direction de la Qibla ou non, et que la personne soit en état de pureté ou non.
Lors des prières obligatoires à voix basse, il est détestable que l’imam fasse la prosternation de la lecture, car cela va créer un désordre et déstabiliser les gens.
Y a-t-il des conditions ?Quant au faite de se prosterner sans être en état de pureté et sans être en direction de la Qibla, cela est autorisé car cela n’est pas une prière. Il s’agit en fait d’un dhikr (un rappel)
En effet, le prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit :
« Les prières du jour et de la nuit sont au nombres de deux, au nombre de deux. »L’imam Ibnou Hazm dit :
« Toute prière qui est inférieure à 2 rak’at n’est pas une prière sauf s’il y a une preuve dans le Coran et la sounnah qui nous prouve que c’est une prière, comme « rak’at el khawf » (la rak’at de la peur*). Et il n’y a aucune preuve qui montre que la prosternation de la lecture est une prière. »Ainsi, puisque cela n’est pas une prière, aucune des conditions de la prière n’est requise pour cela, on n’est pas obligé d’être en état de prureté, en direction de la Qibla, de porter le voile pour la femme, etc.
* rak’at de la peur : C’est une prière effectuée en période de guerre, l’imam effectue une rak’at avec un groupe pendant que les autres sont au combat. Puisque celui-ci se lève pour la seconde rak’a, les gens se lèvent pour aller combattre pendant que ceux qui combattaient prennent leur place. Les prieurs ont donc effectué qu’une seule rak’a.
L’écoute de la récitation du Coran :Concernant ceux qui écoutent la récitation du Coran, il leur est également légiféré de se prosterner, comme cela a été rapporté par Ibnou ‘Oumar (رضي الله عنه) qui dit :
« Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) lisait sur nous des sourates comportant des prosternations, il se prosternait et nous nous prosternions alors que certains d’entre nous ne trouvaient pas d’endroit où poser leur front. » Le takbir :Certains savants disent que pendant la prière, lorsqu’on lit un verset contenant une prosternation de la lecture, on doit dire le takbir en se prosternant et en se relevant. Leur preuve est un hadith où les Compagnons disent :
« Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) disait « Allahou akbar » à tous les moments où il se relevait et où il s’abaissait. » Il s’agit d’un hadith général.
D’autres savants disent qu’il ne faut pas faire le takbir, car, comme le dit Cheykh Al Albani, le hadith rapporté à ce sujet est faible. Cependant, Cheykh Al Albani dit qu’il ne faut pas être dure envers ceux qui font le takbir car cela a été rapporté de façon authentique que ‘Abdoullah Ibnou Mas’oud (رضي الله عنه) le faisait.
Mais le mieux est de suivre la sounnah du Prophète (صلى الله عليه و سلم). Or aucun des Compagnons n’a rapporté que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) avait dit « Allahou akbar » pendant la prosternation.
Les mérites de la prosternation de la lecture :Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit :
« Lorsque le fils d’Adam lit un verset comportant une prosternation et se prosterne, le Diable s’éloigne en pleurant et dit : « Malheur à moi, il lui a été ordonné de se prosterné, il s’est prosterné, il aura alors le Paradis. Et moi j’ai reçu l’ordre de me prosterner, j’ai désobéi, à moi l’Enfer. » (rapporté par Mouslim)
Ce que dit la personne pendant le soujoud :Selon Aïcha (رضي الله عنها) qui dit :
« Lorsque le Prophète (صلى الله عليه و سلم) se prosternait pendant la lecture du Coran la nuit, il disait plusieurs fois : « Mon visage se prosterne devant Celui qui l’a créé, et Celui qui lui a accordé la vue et l’ouïe par Sa force. » » (rapporté par Abou Dawoud)
Et selon ‘Ali (رضي الله عنه), lorsque le Prophète (صلى الله عليه و سلم) se prosternait il disait :
« Ô Allah, je me prosterne devant Toi, c’est en Toi que je crois, à Toi que je me soumet. Tu es Mon Seigneur. Mon visage se prosterne pour Celui qui lui a accordé l’ouïe et la vue. Que soit exalté le meilleur des Créateur. » (rapporté par Mouslim et Ibn Majah)
Et selon Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنه) :
« J’étais avec le Prophète (صلى الله عليه و سلم), puis un homme est venu à lui et lui a demandé : « J’ai vu hier dans mon rêve que j’ai prié au pied d’un arbre. J’ai lu un verset comportant une prosternation, alors je me suis prosterné. Et l’arbre s’est prosterné en même temps que moi et je l’ai entendu dire : « Ô Allah, efface-moi par celle-ci mes péchés, et inscris-moi par celle-ci des bonnes récompenses, et fais qu’elle soit pour moi une provision chez Toi. » Et Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنه) a dit :
« Et j’ai vu le avec le Prophète (صلى الله عليه و سلم) lire un verset comportant une prosternation, se prosterner. Et je l’ai entendu dire la même invocation que l’homme lui avait dit. » (rapporté par At-Tirmidhi et Ibnou Majah)
Source : EL-WADJÎZ FI FIQHI AS-SOUNNATI WA AL-KITÂBI EL 'AZÎZ DU CHEIKH 'ABDEL-'ADHDIM EL-BADAWI
- Le livre de la prière - Cours audio du frère Abou Anas
Retranscrit par Sevamel, Oum Sulaym, Oum 'Aicha & Oum Mouqbil