Le pèlerinage de l’enfant.
Al Hâfidh Ibn Hajar Al-Asqalânî
597/ Ibn ‘Abbas ﺭﺿﻲ ﺍﻟﻠﻪ ﻋﻨﻪ rapporte que le Prophète ﷺ rencontra une caravane à Rawhâ’ et demanda :
– Qui êtes vous ? Ils répondirent : – Nous sommes des musulmans. Et toi,qui es-tu ?Il dit : – Je suis le Messager d’Allah.Une femme éleva vers lui un enfant et demanda : – Obtiendra-t-il la récompense du pèlerinage ?Il répondit :– Oui, et tu en obtiendras également une récompense.Sahîh/ Muslim -1336.
Enseignements du hadith1- La validité du pèlerinage de l’enfant, fille ou garçon, qu’il ait atteint l’âge du discernement (At-Tamyîz) ou non.
2- La récompense du pèlerinage va à l’enfant et non à son tuteur ou aucun autre de ses proches, mais le tuteur qui est à l’origine de son accomplissement du pèlerinage obtient une récompense pour cela.
3- Le pèlerinage accompli avant la puberté (Al-Bulûgh) ne dispense pas du pèlerinage d’islam, et le fait que le Prophète ﷺ ait acquiescé signifie que son pèlerinage est valide, même si c’est qui n’a pas atteint l’âge du discernement. Cela est précisé par le hadith rapporté par Ibn ‘Âbbas :
Tout enfant qui accomplit avec sa famille le pèlerinage, puis atteint la puberté doit accomplir un nouveau pèlerinage.Al-Bayhaquî – 9497.
C’est-à-dire qu’il obtient la récompense d’un pèlerinage surérogatoire pour celui qui accomplit avant la puberté, et doit s’acquitter obligatoirement du pilier du pèlerinage après la puberté.
4- Puisque le Législateur a permis le pèlerinage de l’enfant, Il veut de lui qu’il l’accomplisse de manière légiférée, et ainsi cela englobe les règles du pèlerinage de l’adulte, sauf pour ce qui est excepté par un Texte. Son tuteur doit donc se conformer à ce qui suit :
• Si l’enfant n’a pas atteint l’âge du discernement, il doit avoir pour lui l’intention d’entrer en état de sacralisation, et ainsi l’enfant entrera en état de sacralisation.
• Si l’enfant a atteint l’âge de discernement, son tuteur lui ordonne d’entrer en état de sacralisation, car la sacralisation de l’enfant qui atteint l’âge du discernement ne peut se réaliser que si son tuteur le lui permet, car c’est lui qui le dirige.
• S’il s’agit d’un garçon, il s’écarte de ce qui est interdit aux hommes en état de sacralisation ; et s’il s’agit d’une fille, elle s’écarte de ce qui est interdit aux femmes en état de sacralisation.
5- Le tuteur accomplit ce dont l’enfant est incapable, comme la lapidation des stèle et autre. Quant à ce dont l’enfant est capable, il l’accomplit lui-même, comme la station à ‘Arafah, le fait de passer la nuit à Muzdalifah, les circonvolutions, et le parcours entre les monts Safâ et Marwah.
6- Si, lors des circonvolutions et du parcours entre les monts Safâ et Marwah, l’enfant porté a atteint l’âge du discernement, il doit avoir l’intention [de pratiquer cet acte] pour lui-même, et celui qui le porte aura l’intention pour sa personne, ainsi chacun aura une intention distincte et propre à sa personne. Par contre, si l’enfant n’a pas atteint l’âge du discernement, le hadith montre en apparence que celui qui le porte peut avoir cette intention pour lui, car le Prophète ﷺ n’a pas ordonné à la femme qui l’interrogeait d’effectuer des circonvolutions pour elle et des circonvolutions pour lui, et si cela avait été obligatoire, il le lui aurait exposé. Mais, pour sortir de la divergence, et pour plus de sûreté, il est meilleur que celui qui porte l’enfant ait déjà accompli ces rites pour lui-même.
7- L’acceptation et la validité des actes d’adorations des enfants, et c’est là un exercice et une manière de s’accoutumer à l’obéissance à Allah سبحانه و تعالى qui comporte le succès dans ce bas-monde et l’au-delà.
Source :https://salafislam.fr/pelerinage-de-lenfant-al-hafidh-ibn-hajar-al-asqalani/