Etre imam de plusieurs mosquées ?
cheikh Ben Baz.
Question : Il y a parmi nous un imam qui est à la tête de trois mosquées, certaines au nom de ses enfants, alors qu’ils ne sont pas dans notre ville ; il a fait venir des employés pour diriger la prière par dérogation contre la moitié du salaire. Lorsque je l’ai conseillé, il m’a dit :
« J’ai une fatwa et tout le monde le fait. » Je lui ai répliqué :
« Ce que les gens font n’est pas une preuve. » Il m’a alors répondu :
« Apporte-moi une fatwa de son excellence le cheikh Abdul-‘Azîz Ben Baz pour que je sois convaincu. » et je lui ai dit finalement :
« Je vais essayer. » Voilà donc pourquoi j’écris à votre excellence en espérant que la vérité sur ce sujet soit dite, car cette pratique est répandue dans beaucoup de villes et de villages.
Réponse : Ceci n’est pas autorisé, c’est même blâmable : il n’est pas permis au musulman de mentir aux institutions responsables de l’imamat et de l’appel à la prière, comme le fait de nommer des imams ou des muezzins qui n’existent pas et d’en désigner les substituts, comme bon semble.
Au contraire, le musulman doit montrer la vérité aux instances responsables afin qu’elles donnent leur accord pour la personne désignée. Il en est de même pour son suppléant, afin qu’elles sachent s’ils sont qualifiés et qu’elles donnent leur accord en conséquence.
En effet, cette acte d’adoration - l’imamat ainsi que l’appel à la prière - est d’une grande importance et elle est en relation avec la prière qui est l’acte d’adoration le plus important après l’attestation de foi. Ne doit donc s’en charger que ceux qui y sont habilités, tant au niveau du dogme (‘Aqîda), que des bonnes mœurs et de la droiture.
La personne citée dans la question doit donc se repentir, informer les instances responsables de ce qu’il a fait et se mettre d’accord avec elles au sujet des imams qui conviendraient le mieux aux mosquées dans lesquelles il a nommé ses fils.
Nous demandons à Allah qu’Il nous guide tous et nous mette à l’abri des passions et de Satan.
Fatwa du cheikh Ben Baz.
Revue des Recherches Islamiques, n°35, pages 99 et 100.