Préparer à manger pour la famille du défunt
Se rassembler chez la famille du défunt...
Chaykh ‘Abd-l’Azîz bn ‘Abd-llâh bn Bâz
Question :Dans certains pays, lorsqu’une personne décède, les gens se rassemblent dans la maison du défunt trois jours [au cours desquels] ils prient et invoquent [Allâh pour le mort]. Quel est le statut [religieux] de cet [agissement] ?
Réponse du noble Chaykh ‘Abd-l’Azîz bn ‘Abd-llâh bn Bâz - qu’Allâh lui fasse miséricorde - :La réunion (idjtimâ’) dans la demeure du défunt pour manger, boire et lire le Coran est une innovation [en matière de Religion] (bid’ah) de même, qu’y accomplir les prières [prescrites] n’est pas autorisé. Plutôt, les hommes doivent les accomplir à la mosquée avec la communauté (djamâ’ah).
Et contrairement [à ce qui est fait], on se rend auprès de la famille du défunt seulement pour les consolations (ta’ziyah), pour leur invoquer Allâh et implorer [la] Miséricorde sur leur mort. Mais de là, à se réunir pour y célébrer des funérailles (ma- tam) [1] [innovées] par une lecture et des invocations spécifiques [2] et autres… cela [constitue] une innovation et si en cette pratique se trouve un quelconque bien (khayr) alors nos Pieux Prédécesseurs nous auraient anticipé [dans ces pratiques].
Le Messager d’Allâh - Prière et Salut d’Allâh sur lui - n’a pas agit [de la sorte] : ont été assassiné Dja’far bn Abî Tâlib, ‘Abd-llâh bn Rawâhah et Zayd bn Hârithah - l’Agrément d’Allâh sur eux- dans la bataille de « Muatah » et vînt [au Prophète] - Prière et Salut d’Allâh sur lui - la nouvelle par la Révélation (wahî). Il annonça et informa les Compagnons de leur mort. Il fut satisfait d’eux et invoqua [Allâh] en leur faveur et ne pris [aucune initiative pour réaliser] des funérailles. De même, les Compagnons après lui, n’ont rien fait de cela… [Abû Bakr] le Véridique - l’Agrément d’Allâh sur lui - mourut, ‘Umar - l’Agrément d’Allâh sur lui - fut assassiné [puis enterrés] sans funérailles [3] ; les gens ne se sont pas rassemblés pour lire le Coran. Plus tard, ‘Uthmân et ‘Alî - l’Agrément d’Allâh sur eux - furent [à leur tour] assassinés sans que les Compagnons leur fasse quelque chose de cela…
Mais la Sunnah c’est [que les gens] préparent à manger à la famille du défunt parmi ses proches et ses voisins et qui le leur envoie comme la fait le Prophète - Prière et Salut d’Allâh sur lui - lorsque l’annonce [de la mort] (na’y) de Dja’far lui vînt. Il dit à sa [propre] Famille :
« Préparez à la famille de Dja’far de la nourriture [car] ils sont préoccupés par ce qu’il leur arrive »(Rapporté par les cinq (Ahmad 1754, At-Tirmidhî 998, Abû Dâwûd 3132, Ibn Mâdjah 1610) hormis An-Nasâ î ).
C’est ce qui est légiféré (machrû’) et de là, se mettre à supporter [avec eux] leur affliction (balâ-) et être chargé de poser la nourriture aux gens, [alors,] c’est [un acte] contraire à la Sunnah et une innovation d’après ce que nous avons cité précédemment et la parole de Djarîr Ibn ‘Abd-llâh Al-Badjalî –l’Agrément d’Allâh sur lui- [qui a dit] :
« Nous considérions la réunion chez la famille du défunt et la préparation de la nourriture après sa mort comme étant des lamentations (niyâhah). »(Rapporté par l’Imâm Ahmad 6866, Ibn Mâdjah 1612 avec une chaîne de transmission authentique).
Et « an-niyâhah » (lamentations), c’est l’élévation (raf’) de la voix accompagnée de pleurs et elle est interdite (muharramah) et le mort est châtié dans sa tombe à cause des lamentations [des gens] sur son compte [4] comme l’a affirmé la Sunnah du Prophète –Prière et Salut d’Allâh sur lui- : il faut donc faire attention à cela quant aux pleurs (bukâ-) [seulement], il n’y a pas de mal [tant qu’il s’agit] de larmes (dam’) uniquement sans gémissements d’après la parole du Prophète - Prière et Salut d’Allâh sur lui - [qui a dit] au moment de la mort de son fils Ibrâhîm :
« L’œil pleur, le cœur s’attriste mais nous disons que ce que notre Seigneur agrée et par ton départ, ô Ibrâhîm nous sommes affligés. »(Al-Bukhârî 1303 et Muslim 2315).
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[1] : Les funérailles permises sont celles décrites dans les ahâdîth authentiques comme le lavage rituel, l’embaumement, le drapage, le transport à la mosquée, la prière funérair, les invocations et l’enterrement suivant la Sunnah… c’est cela les véritables funérailles (pour plus de détails retourner au livre intitulé : « ahkâmu-ldjanâ iz – les Règles Funéraires » du Chaykh Al-Albânî - qu’Allâh lui fasse miséricorde -). D’après le « Robert », les funérailles, sont un « ensemble des cérémonies accomplies pour rendre les derniers devoirs à la dépouille de qqn. »
[2] : C’est le cas par exemple chez beaucoup de familles d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc…) : lorsqu’un proche décède, la famille amène ce qu’ils appellent « at-tulbah » (c’est un groupe de « lecteur ») pour lire le Coran avec des sourates précises (comme « al-mulk – la Royauté », « yâsîn » …). Ils viennent se remplissent le ventre, lise du Coran et prennent de l’argent à la fin… c’est vraiment honteux !
[3] : A part ce qui est permis en Islâm.
[4] : Ceci concerne la personne qui laissait apparaître de son vivant ce qui est faux et non pas le croyant sincère.
Traduction : L’équipe
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