Cours n°16
Pour conclure nos propos, avec la volonté d'Allah, nous évoquons une importante question que le lecteur aurait comprise de ce qui a précédé. Nous lui réservons cette conclusion vue la nature vitale qu'elle revêt et les innombrables erreurs commises à son encontre. Il n'y a pas de doute que le monothéisme doit se manifester par le cœur, la langue et l'acte. Si le rapport entre ces trois éléments est brisé, la personne n'a plus de rapport avec l'Islam. S’il connaît le monothéisme et n'agit pas en conséquence, il sera un mécréant têtu dont l'affranchissement ressemble à celui du Pharaon ou de Satan
Le tawhid doit être appliqué avec le cœur, la langue et les actions. Les 3 sont indissociables.
Le tawhid doit être par le cœur : C'est-à-dire croire dans son cœur à l'unicité d’Allah, vouer le culte exclusivement pour Allah, reconnaitre Sa souveraineté (c'est-à-dire croire qu'Il est le seul qui pourvoit et crée) et croire aux noms et attributs d'Allah. Croire également en tout ce qui vient d’Allah et Son Prophète
, selon ce qu'ils ont voulur et non selon des interprétations fausses. Et aussi croire au message.
Mais cela n'est pas suffisant, il faut exprimé ensuite cela par la langue, en prononçant Ash-shahhadatayn (les 2 attestations) avec ce que cela inclus comme piliers et conditions.
Et cela n'est toujours pas suffisant ! Il faut avoir les actions qui sont : la salat, le hajj, la zakat, enseigner une science ou apprendre une science, donner le conseil...
Le tawhid doit être appliqué par ces 3 : coeur, langue et actions.
Celui qui a réuni ces 3 choses est le véritable mouwahid, qui a unifié Allah
dans son cœur, avec sa langue et dans ses actions. Si la personne applique une de ces 3 choses mais pas les 3 ensemble elle n'a pas réellement cru avec son cœur.
Et beaucoup de gens qui sont dans l’erreur à ce sujet disent « Ceci est vrai, et nous le comprenons et nous attestons que c’est la vérité, mais nous ne sommes pas capables de le pratiquer et nous n’autorisons dans notre pays que ceux qui sont d’accord avec nous. » Et autre prétextes…
Ce pauvre homme ne sait pas que la plupart des guides de la mécréance connaissent la vérité et ne l’abandonne que pour un prétexte, comme Allah le dit : « Ils troquent à vil prix les versets d'Allah » [Sourate At-Tawba 9] et autres versets encore, comme la parole d’Allah : « Ceux à qui Nous avons donné le Livre, le reconnaissent comme ils reconnaissent leurs enfants. Or une partie d’entre eux cache la vérité, alors qu’ils la savent. » [Sourate Al-Baqara 46]
S’il pratique le monothéisme extérieurement, mais qu’il ne le comprend pas et n’y croit pas dans son coeur, alors c’est un hypocrite et sa mécréance est pire que le mécréant pur : « Les hypocrites seront, certes, au plus bas fond du Feu, et tu ne leur trouveras jamaisde secoureur » [Sourate An-Nisâ' 4]
Cette question est d'une importance primordiale et si tu la contemples longuement à travers les propos des gens, tu découvriras alors : celui qui connaît la vérité et délaisse sa mise en pratique de peur que cela diminue sa jouissance de ce bas monde, ou son rang, ou par flatterie ; et celui qui la met en pratique en l’apparence et non intérieurement. En effet, lorsque tu lui demandes quelle est sa conviction, il ne la connaît pas.
Celui qui essaie de trouver des prétextes sera un moushrik, et ses excuses lui viennent des shayatins parmi les gens et les jinns.
Quant à celui qui s'accroche au tawhid, dans sa signification correcte, il sera sauvé. En effet, celui met l'agrément d’Allah avant sa propre personne et même avant les autres, même s'il est persécuté, comme dans ce hadith :
Le Prophète
dit :
« Quiconque recherche l’agrément d’Allah même en soulevant la colère des gens, Allah le protègera des gens. Et quiconque met en courroux Allah afin de satisfaire les gens, Allah l’abandonnera alors aux gens. » (Rapporté par Ibn Hibbâne (1541), El-Baghawi dans Charh Es-Sounna. Ce hadith est jugé authentique par El-Albâni dans Es-Silsila Es-Sahîha (5/392), (hadith 2311).) Nous demandons à Allah qu'Il accorde la fermeté à celui qui est pourvu de la bonne compréhension, et qu'Il lui élargisse cette compréhension tout en la défendant et la transmettant. Et cela est obligatoire pour celui à qui Allah a donné la ni3ma de connaitre et d'appliquer le tawhid.
Cependant, il te faut comprendre deux versets du livre d’Allah :
- Le premier est celui que nous avons cité précédemment, Sa parole : « Ne vous excusez pas : Vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru. » [Sourate At-Tawba 9] Si tu sais bien que certains compagnons du Prophète furent déclarés apostats pour avoir simplement fait des remarques à titre de plaisanterie, tu comprendras alors que celui qui feint la mécréance ou agit comme un mécréant de crainte de manquer d'argent, de statut ou pour faire plaisir à quelqu'un, commet un plus grand péché que celui qui plaisante.
Ici lorsque le shaykh parle, il ne déclare pas les sahabas commen étant mécréant ! Mais il dit que ces gens étaient des hypocrite dissimulés parmi les sahabas.
Quant au deuxième verset, c’est la parole d’Allah ta‘âlâ : « Quiconque mécroit en Allah après avoir cru... -sauf celui qui y a été contraint alors que son coeur demeure plein de la sérénité de la foi - mais ceux qui ouvrent délibérément leur coeur à la mécréance ceux-là ont sur eux une colère d'Allah et ils ont un châtiment terrible. Il en est ainsi, parce qu'ils ont aimé la vie présente plus que l'au-delà... » [Sourate An-Nahl 16-107]
Allah n’excusa pas ces gens, excepté celui qui y a été contraint alors que dans son coeur est resté serein sur la foi. Par contre, pour ce qui est différent de ce cas, il devient mécréant après avoir cru, qu’ils aient agi par crainte, par concession, par attachement à son pays, à sa famille, à son clan, à ses biens, ou bien par plaisanterie ou pour n’importe quelle autre raison, en dehors du cas où il aurait agi sous la contrainte.
Et le verset prouve cela sous deux aspects, premièrement : Sa parole « sauf celui qui y a été contraint », Allah ne fit exception que pour le contraint, et il est connu que l’homme ne peut se faire contraindre que sur ses actes ou ses paroles, par contre les convictions de son coeur, personne ne peut les lui contraindre.
Et deuxièmement : la parole d’Allah ta‘âlâ : « Il en est ainsi, parce qu' ils ont préféré la vie d’ici-bas à l' au-delà. » Allah nous montre que cette mécréance et ce châtiment ne sont pas le causé par une conviction ou une ignorance ou une haine pour la religion ou un amour pour la mécréance. Plutôt, ils sont causé parce qu’il y a dans cela une jouissance de ce bas-monde, et qu’il l’a préférée à la religion.
Et Allah demeure le plus savant sur toutes choses.
Louange à Allah, Seigneur de tout l’univers, et que le salue et la bénédiction d’Allah soient sur Mouhammad, sa famille et tous ses compagnons.
Ils ont donc mécru car ils ont préféré quelque chose de la douniya à la religion, alors que celui qui est contraint est excusé de sa parole.
Ainsi, même s'ils n'ont pas aimé le koufr ou le shirk, et même s'ils n'y ont pas cru dans leur coeur, le simple fait qu'ils comettent le shirk fait qu'ils sont réellement mécréants, car ils n'ont pas agit par contrainte. Wallahou a'alam.
Prenons l'exemple d'un homme musulman qui se prétendrait chrétien afin d'obtenir un emploi. Même s'il le rejette le christianisme dans son cœur, il devient kaffir car il n'a pas été menacé de mort ou autre, et il a dit cela pour obtenir une chose de la douniya.
On déduit d'un récit, celui ou des hommes s'étaient moqués des sahabas (voir cours précédant), qu'une simple parole peut faire sortir de l'islam.
Allah a excusé les gens qui ont été contraint d'avoir dit une parole de kouffr mais dont les cœurs étaient remplis de foi et ils n'ont pas commis de péché.
Lorsque les moushrikoun ont forcé 'Ammar Ibn Yasser a dire une parole de kouffr, ils avaient déjà tué son père et sa mère. Puis quand il en a informé le Prophète
, ce dernier lui a demandé l’état de son cœur. Il a dit que son cœur était rempli de foi et Allah
a descendu ce verset :
« Quiconque mécroit en Allah après avoir cru... -sauf celui qui y a été contraint alors que son coeur demeure plein de la sérénité de la foi - mais ceux qui ouvrent délibérément leur coeur à la mécréance ceux-là ont sur eux une colère d'Allah et ils ont un châtiment terrible. » [Sourate An-Nahl 16-107]
Le prophète
l'a informé que s'ils revenaient le torturer, il devait refaire ce qu'il avaient fait.
Qu’Allah nous donne la fermeté sur la daawa et sur notre tawhid jusqu'a ce qu’Il nous donne la mort.
Et nous remercions Allah seigneur des mondes.
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