Le regroupement des prières en été...
Sheykh 'Abd Allah Al 'Adanî
Nous tenons encore à vous faire profiter d’une fa’ida de
Cheikh Abdoullah qu’il nous a donné lors de sa visite en France. Pendant son séjour à Paris, les frères avaient organisé un diner avec cheikh dans une mousalla ou on s’est retrouvé en cercle restreint. On a pu profiter de rencontrer cheikh de manière personnelle et profiter de sa science et de son bon comportement.
On en a profité pour lui poser nos questions au sujet des différents problèmes qu’on rencontre à Paris, et en particulier l’affaire des heures de prières en été. Voici un résumé de ce qui a été dit car nous avons tous trouvé la parole de cheikh très intéressante.
Comme vous le savez, les gens ont trois manières différentes de faire lorsque l’heure de l’isha dépasse minuit :
Questions : 1. Regrouper le maghrib et l’icha à l’heure du maghrib
2. Prier l’icha une heure et vingt minutes après le maghrib
3. Attendre l’heure correcte de l’icha (lorsque disparait la lueur rouge de l’horizon) ce qui correspond plus ou moins à 00 :15 chez nous.Réponse : Cheikh nous a répondu qu’on a le choix entre deux possibilités : regrouper en cas de difficulté ou attendre l’heure correcte de l’icha.
Prier une heure vingt après l’heure du maghreb n’est pas correct car cela tombe en dehors de l’heure de prière et il n’y a pas de preuve pour justifier cela. Ensuite il a dit que la fatwa de son cheikh, Cheikh Al Outhaimin, dans laquelle il disait de faire l’icha une heure vingt après le maghrib était une fatwa particulière faite pour la ville de Al Qasim (à côté de Riad) car là-bas l’heure de l’icha entre en été une heure et vingt minutes après le maghrib et qu’il était incorrecte d’appliquer cette fatwa de manière générale dans le reste du monde.
Le cheikh a expliqué pourquoi il est permis de regrouper entre le maghrib et l’icha. La base de cette roughsah (permission) est le hadith d’Abdoullah Ibnou Abbas ou il dit que
le messager d’Allah a regroupé le dhohr et le asr ainsi que le maghrib et l’icha sans peur ni pluie (« sans peur » cad que ce n‘était pas lors d’une bataille ou autre chose qui permet de regrouper les prières pour cause de danger) il fut demande à Ibnou Abbas : « Qu’est ce qu’il – صلى الله عليه وسلم - voulait par la ? » Il a répondu : « Il voulait enlever la difficulté pour sa communauté. » (rapporté par l’imam Ahmad, At Tirmidhi, Abou Dawoud et Cheikh El Albani dit que c’est un hadith sahih).
Ensuite Cheikh Abdoullah a dit que si la difficulté était surtout présente pour la personne qui travaille, ce jugement peut être mis en application. Ensuite Abou Zeyd lui demanda qu’en était-il du fait de regrouper durant tout l’été ? Cheikh a mentionné la règle de fiqh qui dit que le jugement s’applique en fonction de sa cause (al-houkm yadour ma’a ‘illatihi). C'est-à-dire que si la cause du jugement est présente, le jugement aura lieu. Et dans ce cas précis, la cause est la difficulté.
Et comme la cause (qui est la difficulté) est présente tout l’été le jugement est aussi présent tout l’été. Puis il nous a demandé :
Allah a permit au malade de regrouper les prières à cause de la difficulté qu’il subit à cause de sa maladie, si sa maladie reste six mois est-il en droit de regrouper pendant six mois? Nous avons répondu oui.
Et le voyageur qui voyage six mois est-il en droit d’appliquer le raccourcissement et le rassemblement pendant six mois ? Nous avons répondu oui. Pourquoi ? Parce que la cause de ce jugement est présente, ainsi le jugement sera aussi présent.
Pour finir il nous a dit qu’il incombait aux responsables des mosquées de prendre cette roughsah (permission) car cela aide les gens dans l’obéissance d’Allah.
Ceci parce que cette difficulté fait que beaucoup de gens délaissent la prière en djama’a, ne prient pas le fajr à l’heure ou délaissent même certaines prières dû à la grande difficulté. Comme par exemple le malade, si Allah avait imposé de faire les prières normalement les gens dont la foi n’est pas assez forte auraient laissé tomber certaines prières. Et c’est par Sa miséricorde qu’Allah a donné ces permissions qui aident les gens à l’obéissance...
Wal Hamdulilah