Le statut de l’enfant adultérin et sa filiation
Règles et fondements Islamiques
Il a été authentifié que le Messager d’Allâh (sallallahu ‘alayhi wa sallam) a dit :
« L’enfant appartient au lit et le fornicateur reçoit la pierre » [1].
L’imâm an-Nawawî dit de ce hadîth dans son commentaire : Les savants disent que le terme « al-‘Ahir » signifie « le fornicateur » et l’expression « le fornicateur reçoit la pierre » signifie que pour lui ce sera l’échec, car il n’a aucun droit sur l’enfant. Les arabes disent traditionnellement : « Un tel recevra la pierre » c’est-à-dire qu’il sera banni, rejeté, voué à l’échec. [2]
Les savants de Lajnah ad-Dâ-îma ont expliqué que le point de vue le plus authentique selon les paroles des savants, est que l’enfant adultérin ne doit pas être affilié à son auteur, à moins que des rapports intimes aient eu lieu dans le cadre d’un mariage authentique ou touché de vice, ou comme un mariage suspect ou avec une servante. Dans de tels cas, l’enfant peut être affilié à l’homme ayant commis la fornication, et ils peuvent hériter l’un de l’autre.
Mais s’il s’agit d’un cas de fornication, l’enfant ne peut pas être affilié à son auteur. Et sur cette base, il ne peut hériter de lui. [3]
Ainsi, les enfants adultérins doivent être affiliés à leurs mères et non pas à l’homme selon le dire le plus authentique. [4]
Les savants de Lajnah disent encore que l’enfant adultérin n’assume aucune responsabilité du fait de l’acte sexuel illicite commis par ses parents, parce qu’il n’y est pour rien. Bien au contraire, ils sont seuls responsables de leur péché. Allâh – Ta’âla – dit :
« Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. » [5]
Et Ses propos :
« Et nul ne portera le fardeau d’autrui. » [6]
Aussi, son sort dans l’au-delà est comme celui des autres, s’il obéit à Allâh, accomplit de bonnes œuvres et meurt musulman, il entrera au paradis. S’il désobéit à Allâh et meurt mécréant, il entrera en enfer.
S’il mélange de bonnes et mauvaises actions et meurt musulman, son sort dépend d’Allâh. Il peut soit lui pardonner, soit le châtier, mais il finira par entrer au paradis par la grâce et la miséricorde d’Allâh. Quant au hadîth qui dit que l’enfant adultérin n’entrera pas au paradis, il est inventé. [7] [8]
Notes[1] Rapporté par Muslim
[2] Charh an-Nawawî ’ala Sahîh Muslim, 5/278-280
[3] Fatâwa Al-Lajnah Ad-Dâ-ima lil-Bouhouth Al-’Ilmiyyah wal-Iftâ, 20/387
[4] Fatâwa Al-Lajnah Ad-Dâ-ima lil-Bouhouth Al-’Ilmiyyah wal-Iftâ, 22/25
[5] Coran, 2/286
[6] Coran, 17/15
[7] Fatâwa Al-Lajnah Ad-Dâ-ima lil-Bouhouth Al-’Ilmiyyah wal-Iftâ, 20/395-396
[8] Voir pour plus de détails « ach-Charh ul-Moumti’ ’ala Zâd il-Moustaqni’ » du SHeikh Muhammad Ibn Sâlih Al-’Uthaymîn, 13/305-307
Source :
http://www.manhajulhaqq.com