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 La patience et la gratitude durant l’épreuve

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MessageSujet: La patience et la gratitude durant l’épreuve   La patience et la gratitude durant l’épreuve I_icon_minitimeMar 14 Mar 2017 - 19:38

La patience et la gratitude
durant l’épreuve










Au nom d’Allâh le Miséricordieux le Très Miséricordieux. Certes, la louange est à Allâh, de qui nous implorons aide et repentance. Nous L’implorons de nous protéger du mal qui est en nous, et de nos mauvaises actions. Celui qu’Allâh guide dans le droit chemin, nul ne peut l’en détourner, et celui qu’Il en détourne, nul ne peut le guider. Je témoigne qu’il n’y a de divinité qu’Allâh sans associé, et je témoigne que Mouhammad est Son serviteur et Son Messager.

﴿يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱتَّقُواْ ٱللَّهَ حَقَّ تُقَاتِهِۦ وَلَا تَمُوتُنَّ إِلَّا وَأَنتُم مُّسۡلِمُونَ ١٠٢﴾ [آل عمران].
Sens du verset :
Ô, les croyants ! Craignez Allâh comme Il doit être craint et ne mourez qu’en pleine soumission. ﴿[s. Âl Imrân (la Famille d’Imrân) : v. 102]

يَٰٓأَيُّهَا ٱلنَّاسُ ٱتَّقُواْ رَبَّكُمُ ٱلَّذِي خَلَقَكُم مِّن نَّفۡسٖ وَٰحِدَةٖ وَخَلَقَ مِنۡهَا زَوۡجَهَا وَبَثَّ مِنۡهُمَا رِجَالٗا كَثِيرٗا وَنِسَآءٗۚ وَٱتَّقُواْ ٱللَّهَ ٱلَّذِي تَسَآءَلُونَ بِهِۦ وَٱلۡأَرۡحَامَۚ إِنَّ ٱللَّهَ كَانَ عَلَيۡكُمۡ رَقِيبٗا ١﴾ [النساء].
Sens du verset :
Ô, hommes, craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être et a créé de celui-ci son épouse et qui de ces deux-là a fait répandre [sur terre] beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allâh au Nom duquel vous vous implorez les uns les autres et craignez de rompre les liens du sang. Certes, Allâh vous observe parfaitement. ﴿[s. An-Nişâ’ (les Femmes) : v. 1]

يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱتَّقُواْ ٱللَّهَ وَقُولُواْ قَوۡلٗا سَدِيدٗا ٧٠ يُصۡلِحۡ لَكُمۡ أَعۡمَٰلَكُمۡ وَيَغۡفِرۡ لَكُمۡ ذُنُوبَكُمۡۗ وَمَن يُطِعِ ٱللَّهَ وَرَسُولَهُۥ فَقَدۡ فَازَ فَوۡزًا عَظِيمًا ٧١﴾ [الأحزاب].
Sens du verset :
Ô, vous qui croyez, craignez Allâh et parlez avec droiture – afin qu’Il améliore vos actions et vous pardonne vos péchés. Quiconque obéit à Allâh et à Son Messager obtient, certes, une grande réussite. ﴿ [s. Al-Ahzâb (les Coalisés) : v. 70-71]

Cela dit :
Certes, la parole la plus véridique est le Livre d’Allâh, et la meilleure voie est celle de Mouhammad صلَّى الله عليه وسلَّم, et la pire des choses sont les innovations, et toute innovation est une hérésie, et toute hérésie est un égarement, et tout égarement mène à l’enfer.

Certes, au cours de sa vie, l’homme est l’objet d’afflictions et de malheurs parce que la vie, par sa nature, n’est qu’une chaîne d’anneaux liés, et faite de joie et de tristesse, de choses aimées et d’autres détestées, de bienfaits et d’épreuves, de difficultés et d’aisance, de paix et de peur, de santé et de mort. Le croyant imprégné de sa religion reçoit les bienfaits avec gratitude et les épreuves avec endurance. C’est, là, le secret du bienfait dans les qualités de gratitude et d’endurance.
La nature humaine est sujette aux amusements et à la vanité dès la survenue des grâces, et habituée au désarroi à la survenue de l’épreuve ; l’homme est envahi par le désespoir et s’en prend à lui-même, comme Allâh le Très-Haut l’a dit :

إِنَّ ٱلۡإِنسَٰنَ خُلِقَ هَلُوعًا ١٩ إِذَا مَسَّهُ ٱلشَّرُّ جَزُوعٗا ٢٠ وَإِذَا مَسَّهُ ٱلۡخَيۡرُ مَنُوعًا ٢١ إِلَّا ٱلۡمُصَلِّينَ ٢٢﴾ [المَعارِج].
Sens du verset :
Oui, l’homme a été créé instable. Quand le malheur le touche, il est abattu ; et quand le bonheur le touche, il est grand refusant sauf ceux qui pratiquent la Salât. ﴿[s. Al-Ma‘âridj (les Voies d’ascension) : v. 19-22]

Le croyant pieux sait bien que le bonheur et le malheur sont deux moyens conduisant à deux sortes d’adoration que sont l’endurance et la gratitude. S’il est touché par un bonheur, il remercie le Donneur des biens ; et s’Il lui reprend ce qu’Il lui a donné, il endure sans désarroi ni inquiétude ; c’est une consignation restituée par son Propriétaire et, là, il ne dira pas plus que :

إِنَّا لِلَّهِ وَإِنَّآ إِلَيۡهِ رَٰجِعُونَ ١٥٦﴾ [البقرة].
Sens du verset :
Certes, nous sommes à Allâh et c’est à Lui que nous retournerons. ﴿[s. Al-Baqara (la Vache) : v. 156]


La gratitude, c’est reconnaître le bienfait et le montrer ; c’est un moyen de reconnaissance pour connaître le Bienfaiteur ; et celui qui Le reconnaîtra L’aimera et multipliera les efforts pour parvenir à Lui. Ainsi, le sens de la gratitude est l’utilisation du bienfait dans l’accomplissement de l’objectif religieux qui implique l’obéissance à Allâh le Très-Haut ; et c’est, là, le chemin de la bienfaisance parce que la connaissance du Bienfaiteur entraîne Son amour, et Son amour implique Son remerciement. La communauté musulmane dispose, seule, ce degré parmi tout le reste des nations et religions ; elle fait recours aux grâces du Bienfaiteur (gloire à Lui) pour Lui obéir et avoir Sa gratitude ; elle ne fait pas de Sa grâce un moyen pour Lui désobéir. Et si la satisfaction est supérieure à la patience parce que le serviteur peut endurer l’épreuve sans qu’il ne l’approuve, et qu’il n’aime pas le mal et n’accepte pas qu’il lui arrive, la gratitude est, certes, à un niveau supérieur à celui de la satisfaction parce que le serviteur voit, dans l’épreuve, une faveur et remercie Allâh le Très-Haut pour cela, et, ainsi, seront égaux, à son égard, le détesté et l’affectionné lorsqu’il s’agit de remercier le Bienfaiteur.

Le niveau de la satisfaction nécessite qu’on étouffe le ressentiment subi, qu’on dissimule sa plainte, qu’on soit poli et qu’on se conduise en tant que connaisseur du bienfait, parce qu’on n’imagine pas que l’ignorant des grâces remercie avant qu’il n’ait connu ces grâces.

L’ignorance des grâces et l’insouciance envers elles sont un obstacle aux créatures en leur interdisant de remercier Allâh. Par contre, le chemin de la science et de l’éducation ordonne de remercier Allâh le Très-Haut en cas de bonheur, mais aussi en cas de malheur, pour ce qu’on affectionne et ce qu’on déteste. Le remerciement par le cœur, par la langue et par les sens fait partie du fait d’accepter notre destin. On se rappelle par son cœur que tout ce qu’on reçoit de bienfaits est d’Allâh le Très-Haut ; et tout ce que l’on reçoit c’est grâce à notre Seigneur le Tout-Puissant qui nous soumet à l’épreuve comme Il l’a dit par le biais de Soulaymân عليه السلام, qui voyait devant lui le trône de Bilqîs avant qu’il n’ait cligné de l’œil :

قَالَ هَٰذَا مِن فَضۡلِ رَبِّي لِيَبۡلُوَنِيٓ ءَأَشۡكُرُ أَمۡ أَكۡفُرُۖ وَمَن شَكَرَ فَإِنَّمَا يَشۡكُرُ لِنَفۡسِهِۦۖ وَمَن كَفَرَ فَإِنَّ رَبِّي غَنِيّٞ كَرِيمٞ ٤٠﴾ [النمل].
Sens du verset :
Cela est de la grâce de mon Seigneur pour m’éprouver si je suis reconnaissant ou si je suis ingrat. Quiconque est reconnaissant, c’est dans son propre intérêt qu’il le fait et quiconque est ingrat, alors mon Seigneur Se suffit à Lui-Même et Il est Riche et Généreux. ﴿[s. An-Naml (les Fourmis) : v. 40]

On exprime sa satisfaction envers Allâh le Très-Haut par la langue en L’invoquant et en Le louant pour tout. Quant au remerciement par les sens, c’est utiliser les grâces qu’Allâh le Très-haut lui a données en toutes circonstances et lieux décidés par Allâh le Très-Haut, réalisant ainsi et accomplissant l’objectif religieux qui est l’obéissance à Lui. Par cela, la gratitude sera complète et ce n’est que du bien ici sur terre et dans la vie de l’au-delà. Allâh le Très-Haut a dit :

لَئِن شَكَرۡتُمۡ لَأَزِيدَنَّكُمۡۖ﴾ [إبراهيم: 7].
Sens du verset :
Si vous êtes reconnaissants, très certainement J’augmenterai [Mes bienfaits] pour vous. ﴿ [s. Ibrâhîm : v. 7], et Il a dit aussi :

وَلَأَجۡرُ ٱلۡأٓخِرَةِ أَكۡبَرُۚ﴾النحل 41].
Sens du verset :
Et la récompense de la vie dernière sera plus grande encore. ﴿[s. An-Nahl (les Abeilles) : v. 41]Il a fait de la gratitude la clef des gens du paradis. Il a dit :

وَقَالُواْ ٱلۡحَمۡدُ لِلَّهِ ٱلَّذِي صَدَقَنَا وَعۡدَهُۥ﴾ [الزمر: 74].
Sens du verset :
Et ils diront : “Louange à Allâh qui nous a tenu sa promesse.” ﴿[s. Az-Zoumar (les Groupes) : v. 74]

Il a dit aussi :
﴿وَءَاخِرُ دَعۡوَىٰهُمۡ أَنِ ٱلۡحَمۡدُ لِلَّهِ رَبِّ ٱلۡعَٰلَمِينَ ١٠﴾ [يونس].
Sens du verset :
Et à la fin de leur invocation : “Louange à Allâh Seigneur de l’Univers.” ﴿[s. Yoûnous : v. 10]

Comme il est du devoir du croyant d’affronter les épreuves qui le touchent ; il ne cède pas devant elles ; plutôt, il endure et c’est, là, le principe sur lequel sont fondées les bases de l’obéissance et de la croyance d’où se ramifient les branches de la bienfaisance et de la plénitude. Toutes les qualités de bienfaisance et les cas d’obéissance ont un rapport entre elles et sont liés à la patience.

La patience est, donc, le secret de la grandeur et le principe de la réussite comme l’a énoncé le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم : « Sache que ce qui t’a manqué ne t’a pas été destiné, et ce qui t’a touché n’avait pas à t’éviter ; et sache que la victoire vient après la patience, et le soulagement après l’angoisse ; et qu’avec la difficulté, il y a aisance.»(1) C’est pour cela que le guidé dans la voie de la puissance entière vit sous l’ombre de ce qu’Allâh le Très-Haut a dit :

قُلۡ كُلّٞ مِّنۡ عِندِ ٱللَّهِۖ﴾ [النساء: 78].
Sens du verset :
Dis : “Tout est d’Allâh.” ﴿[s. An-Nişâ’ (les Femmes) : v. 78], et se soumet au choix divin, ne s’emporte pas contre son destin et ne désespère pas de Sa miséricorde. Allâh le Très-Haut dit :

وَلَنَبۡلُوَنَّكُم بِشَيۡءٖ مِّنَ ٱلۡخَوۡفِ وَٱلۡجُوعِ وَنَقۡصٖ مِّنَ ٱلۡأَمۡوَٰلِ وَٱلۡأَنفُسِ وَٱلثَّمَرَٰتِۗ وَبَشِّرِ ٱلصَّٰبِرِينَ ١٥٥ ٱلَّذِينَ إِذَآ أَصَٰبَتۡهُم مُّصِيبَةٞ قَالُوٓاْ إِنَّا لِلَّهِ وَإِنَّآ إِلَيۡهِ رَٰجِعُونَ ١٥٦ أُوْلَٰٓئِكَ عَلَيۡهِمۡ صَلَوَٰتٞ مِّن رَّبِّهِمۡ وَرَحۡمَةٞۖ وَأُوْلَٰٓئِكَ هُمُ ٱلۡمُهۡتَدُونَ ١٥٧﴾ [البقرة]
Sens du verset :
Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent quand un malheur les atteint : “Certes, nous sommes à Allâh et c’est à Lui que nous retournerons.” ; ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur ainsi que la miséricorde ; et ceux-là sont les biens-guidés. ﴿[s. Al-Baqara (la Vache) : v. 155-157]

Le croyant se fraie son chemin avec résolution et constance contre toutes sortes d’épreuves, et fait face à toutes sortes de catastrophes et de malheurs, surtout durant les premiers instants. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « La patience se manifeste au premier choc.»(2) Parce que le premier instant voit la montée du chagrin et le cerveau se concentre sur ce qui lui arrive, ce qui amène à la consternation et c’est, là, le moment que le maudit diable l’attend pour le faire sortir du niveau de la satisfaction pour celui du désarroi et du désespoir.

Mais celui qui est guidé sur la voie de l’obéissance et du bien ressent la satisfaction, remercie, combat le chagrin et la tristesse par la patience et transforme l’indignation qui l’a frappé en bien et en grâces. Ainsi, l’indignation, chez le guidé, sera égale à la grâce parce que la gratitude et la patience émanent de la foi et uniquement du cœur du croyant ;et nul à part lui ne peut posséder cela. Il est tout bien. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Que le cas du croyant est étonnant ! Son cas est toujours bon et cela n’appartient qu’au croyant. Si une joie le touche, il se montre reconnaissant, ce qui est bon pour lui ; et si un malheur le touche, il patiente, ce qui est bien pour lui.»(3)

Le hadith signifie que les deux qualités (gratitude et patience) sont de l’essence de la foi, et le vrai croyant doit être reconnaissant et patient. Il ne se plaint pas et ne s’emporte pas ; il endure, plutôt, l’épreuve qui lui vient d’Allâh le Très-Haut, accueille bien son destin, ne dépasse pas les limites en cas de grâce et ne se met pas en désarroi en cas de difficulté. Au contraire, il se satisfait de tous les Ordres et Jugements d’Allâh le Très-Haut.

Un des exemples de la voie du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم, et l’un des meilleurs, c’est lorsque sa fille lui a envoyé (quelqu’un) en disant : « Mon fils est mourant ; viens nous voir.» Il lui a répondu en disant et en saluant : « Certes, à Allâh appartient ce qu’Il a repris et c’est à Lui aussi qu’appartient ce qu’Il a donné, et chaque chose pour Lui a un terme fixé. Sois endurante et espère [une récompense d’Allâh].»(4)

Ce hadith est, entre autres, l’un des piliers de l’Islam qui comporte des ensembles de fondements de la religion et de ses branches comme souligné par An-Nawawî, entre autres l’exhortation à la patience et la soumission au destin décidé par Allâh le Très-Haut.
C’est cela le cas du croyant et sa morale, et tel est le croyant guidé sur la voie du bien, qui emprunte le chemin de la science, qui refuse de faire ce qui est détesté et retient sa langue de ce qui n’est pas bon à dire, qui accepte de bon gré ce qu’Allâh le Très-Haut fait de lui, de ce qu’il aime ou ce qu’il ne voudrait pas qu’il lui arrive et reconnaît envers Allâh le Très-Haut ce qu’il a commis de mal et espère, en contrepartie, une récompense de Sa part.

Quant à celui qui méconnaît les grâces et les épreuves de son Seigneur, quand un bonheur l’atteint, il se met en joie et se pavane ; et si c’est un malheur qui le touche, il entre en désespoir et se met en colère, et alors, il fait tout ce qui est contraire à la patience et à la satisfaction. Il survient chez cet inconscient de son épreuve une sorte de  désarroi au point qu’il fait de la peine à celui qui le regarde ou à celui qui est au courant de son état parce qu’il montre son opposition au destin : désinvolture, protestation,argumentation, colère, profération de calomnies, déchirement de vêtements ; il se frappe les joues, se griffe le visage, se tire les cheveux, se frappe les mains l’une contre l’autre,élève la voix au moment de l’épreuve et d’autres actes encore que le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a interdits en disant : « Ne peut se réclamer de nous l’individu qui se frappe les joues, déchire ses encolures et fait une invocation digne de l’époque de la Djâhiliyya. »(5) Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم se désavouait de «  celle qui[pour marquer son affliction], se lamente, se coupe les cheveux ou déchire ses vêtements »(6).
Allâh le Très-Haut a dit :

وَلَئِنۡ أَذَقۡنَا ٱلۡإِنسَٰنَ مِنَّا رَحۡمَةٗ ثُمَّ نَزَعۡنَٰهَا مِنۡهُ إِنَّهُۥ لَيَ‍ُٔوسٞ كَفُورٞ ٩ وَلَئِنۡ أَذَقۡنَٰهُ نَعۡمَآءَ بَعۡدَ ضَرَّآءَ مَسَّتۡهُ لَيَقُولَنَّ ذَهَبَ ٱلسَّيِّ‍َٔاتُ عَنِّيٓۚ إِنَّهُۥ لَفَرِحٞ فَخُورٌ ١٠ إِلَّا ٱلَّذِينَ صَبَرُواْ وَعَمِلُواْ ٱلصَّٰلِحَٰتِ أُوْلَٰٓئِكَ لَهُم مَّغۡفِرَةٞ وَأَجۡرٞ كَبِيرٞ ١١﴾ [هود].
Sens du verset :
Et si Nous faisons goûter à l’homme une grâce de Notre part et qu’ensuite Nous la lui arrachons, le voilà désespéré et ingrat. Et si Nous lui faisons goûter le bonheur après qu’un malheur l’ait touché, il dira : “Les maux se sont éloignés de moi” ; et le voilà qui exulte plein de gloriole, sauf ceux qui sont endurants et font de bonnes œuvres. Ceux-là obtiendront pardon et une grosse récompense.﴿[s. Hoûd : v. 9-11]

Par contre, celui qui est conscient du malheur qui lui arrive, s’il est angoissé il sait tout de suite que cela vient d’Allâh le Très-Haut. Il retient sa langue pour ne pas s’opposer au destin, se garde de montrer son ressentiment de tout, et il est certain qu’il se séparera de son aimé, comme le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم l’a dit : « Djibrîl m’a dit : “Ô, Mouhammad, vis autant que tu veux, tu es mourant ; aime qui tu veux, tu le quitteras ; et fais ce que tu veux, tu le trouveras.” »(7) Car, le désarroi ne fait pas revenir ce qui est passé ; le chagrin ne rend pas la vie au mort et les pleurs ne sont pas utiles. La patience est digne des gens de la science, de la religion et des sages.
Aussi, Allâh a détesté celui qui ne L’implore pas et ne se réfugie pas à Lui au moment de l’épreuve, de difficulté et de malheur conformément à ce qu’Il a dit :

وَلَقَدۡ أَخَذۡنَٰهُم بِٱلۡعَذَابِ فَمَا ٱسۡتَكَانُواْ لِرَبِّهِمۡ وَمَا يَتَضَرَّعُونَ ٧٦﴾ [المؤمنون].
Sens du verset :
Nous les avons, certes, saisis du châtiment, mais ils ne se sont pas soumis à leur Seigneur de même qu’ils ne [Le] supplient point.﴿[s. Al-Mou’minoûn (les Croyants) : v. 76]

Ainsi, Allâh éprouve Son serviteur pour tester sa patience et sa reconnaissance, son imploration, sa plainte et le récompense suivant son intention. Le désarroi et le fait de se plaindre aux créatures au lieu du Créateur multiplient la catastrophe et ne la repoussent pas, affaiblissent l’âme, mettent le Seigneur en colère, plaisent au diable, font réjouir l’ennemi, font peine à l’ami et annulent l’œuvre pieuse. C’est pour cela que les prédécesseurs détestaient se plaindre aux gens, et Allâh, Gloire à Lui le Très-Haut, déteste celui qui se plaint à Ses créatures, et aime celui qui se plaint à Lui pour tout ce qui lui arrive.

Tel est le caractère du croyant guidé dans la voie de son Seigneur, qui s’attache à la Sounna de Son Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم, et qui pratique Sa religion. Il loue Allâh lorsqu’il obtient ce qu’il désire et le satisfait ; et Le remercie pour Ses grâces et Ses faveurs ; et si ce qu’il déteste l’atteint ou que le touche un malqui l’afflige, il ne désespère pas et ne se met pas en désarroi. Il accueille plutôt cela avec toute gratitude envers le destin ordonné par Allâh le Très-Haut, endure avec patience et une sagesse qui rythme ses pas, et il trouve dans le savoir une voie qui mène à l’obéissance, à l’adoration (d’Allâh le Très-Haut) et au bien. Le fait de s’empreindre de ces deux qualités, la gratitude et la patience, est un acte de rapprochement vers Allâh le Très-Haut parce qu’elles découlent de la foi, car, il n’y a pas d’autre voie pour se rapprocher d’Allâh que celle de la foi. L’ignorance de la réalité de la patience et de la gratitude est une ignorance de la foi, et une négligence envers deux attributs du Miséricordieux : Il s’est dénommé Très Reconnaissant, c’est-à-dire Celui qui sait les plus obéissants parmi Ses serviteurs ; qui leur donne des récompenses pour ce qu’ils ont fait comme bien ; et Très-Endurant, c’est-à-dire Celui qui ne se précipite pas pour adresser des reproches à celui qui Lui a désobéi.

Enfin, certes, Celui qui a établi le mal a institué le remède et a promis la guérison ; et le remède le plus utile pour l’affecté consiste en l’obéissance et à la conformité aux ordres de son Seigneur dans ce qu’Il lui a voulu, et dans ce qui Lui agrée parce que le secret de l’amour, c’est le consentement de l’Aimé en préférant ce qu’aime son Seigneur à ce qu’il veut personnellement. S’il lui arrive un malheur, il l’accueille avec gratitude ; et il endure le malheur et l’épreuve avec l’espoir de recevoir la meilleure rétribution tout en attendant l’instant du soulagement, et en se rappelant les faveurs passées ; tel est le plus grand accomplissement de la perfection.

Nous prions Allâh le Très-Haut de nous donner patience et de Lui montrer notre gratitude, car, celui qui est privé de la grâce d’Allâh le Très-Haut est celui qui a raté la grande récompense, et le malheureux est celui qui tombe en désarroi devant le malheur très douloureux. Nous Lui demandons, également, de nous procurer la santé permanente et durable, et de Le remercier pour cela. Egalement, qu’Il nous donne la fermeté dans la religion et la volonté de rester droits comme nous L’implorons de connaître une fin heureuse. « Ô Allâh, inspire-nous Ta crainte, et envers ce qui s’interpose entre nous et les désobéissances à Tes ordres ; inspire-nous Ton obéissance, celle qui nous guidera vers Ton paradis ; donne-nous une foi affermie qui nous allégera les épreuves d’ici-bas ; et fais-nous jouir de notre ouïe, de nos yeux, de notre force durant toute notre vie. Fais-en notre héritage et venge-nous de celui qui nous a oppressés, et donne-nous victoire sur nos ennemis, et ne fais pas notre malheur dans notre religion, et de ce bas monde notre plus grand souci, ni la finalité de notre connaissance, et ne nous impose pas celui qui n’a pas de clémence envers nous.»(8)

Notre dernière invocation est qu’Allâh, le Seigneur de l’Univers, soit loué. Prie, Ô Allâh, sur Mouhammad, sur ses Compagnons et ses frères jusqu’au Jour de la Résurrection, ainsi que le plus pur salut soit sur lui.


Alger, le 6 de Rabi‘ Al-Awwal 1436 H,
correspondant au 28 décembre 2014 G.

(1)     Rapporté par Ahmad (2803) et Adh-Dhiyâ’ dans Al-Moukhtâra (11/118), d’après Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما ; qualifié de bonpar Ibn Radjab dans Djâmi‘ Al-‘Ouloûm Wal-Hikam (1/459) et par As-Sakhâwî dans Al-Maqâsid Al-Haşana (188) ; jugé sahîh par Ahmad Châkir dans sa recensiondu Mousnadd’Ahmad (4/287) et parAl-Albânî dans As-SilsilaAs-Sahîha (2382), et dans Dhilâl Al-Djannah (315).
(2)     Rapporté par : Al-Boukhârî (1283) et Mouslim (926), d’après Anas ibn Mâlik رضي الله عنه.
(3)     Rapporté par Mouslim (2999), d’après Souhayb رضي الله عنه.
(4)     Rapporté par : Al-Boukhârî (1284) et Mouslim (923), d’après Ouşâma ibn Zayd رضي الله عنهما.
(5)     Rapporté par : Al-Boukhârî (1297) et Mouslim (103), d’après Ibn Mas‘oûd رضي الله عنه.
(6)     Rapporté : par Al-Boukhârî (1296) et Mouslim (104), d’après Aboû Moûşâ رضي الله عنه.
(7)     Rapporté par : Al-Hâkim (7921), Al-Qoudâ‘î dans son Mousnad (746), d’après Sahl ibn Sa‘d رضي الله عنهما, Al-Bayhaqî dans Chou‘ab Al-Îmân (10057) et At-Tayâlişî (1862), d’après Djâbir رضي الله عنه ; hadith qualifié de haşane (bon) par Al-Haythamî dans Madjma‘ Az-Zawâ’id (10/375), et Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâmi‘ (4355).
(8)     Rapporté par At-Tirmidhî (3502), d’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما, et considéré haşane (bon) par Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâmi‘ (1268).


source: http://ferkous.com/home/?q=fr/art-mois-fr-97


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