La permission des parents pour faire le Jihâd
Question : J’aime le Jihâd, c’est la chose qui me passionne dans cette vie, et je ne peux attendre de rejoindre [les rangs des Mujâhiddîn]. Cependant, après que je lui aie demandé la permission, ma mère a refusé, et cela m’a affecté énormément, car je suis attiré par le Jihâd, et mon espoir dans cette vie est de combattre sur le sentier d’Allah, mais ma mère refuse. Votre éminence cheikh, montrez-moi le chemin approprié, qu’Allah vous récompense.
Réponse :Ton Jihâd, pour ta mère est un grand Jihâd. Tiens-lui compagnie et sois bienveillant envers elle, sauf si l’ordre vient du gouvernant, conformément au hadith du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui :
« Si on vous ordonne de sortir faire le Jihâd, exécutez donc l’ordre. »[1]Etant donné que les autorités ne t’ont pas ordonné quoi que ce soit, reste donc avec ta mère et sois miséricordieux envers elle. Et sache que la bienfaisance envers elle est considérée comme un grand Jihâd, devançant ainsi le Jihâd dans le sentier d’Allah (par les armes), conformément au hadith authentique :
« Ô Messager d’Allah, quelle est l’œuvre la plus aimée d’Allah, exalté soit-Il ? » Il dit :
« Croire en Allah et en Son Messager »
Je dis : « Et puis ? ». Il dit :
« La piété filiale »
Je dis : « Et puis ? » Il dit :
« Le combat au service d’Allah. »[2]Dans un autre hadith,
un homme vint au Messager d’Allah et lui dit : « Ô Messager d’Allah, je voudrais faire le Jihâd avec toi. » Il lui dit :
« As-tu l’un de tes deux parents encore en vie ? »
Il répondit : « Oui. » Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, lui dit alors :
« Alors, accomplis le Jihâd sur tes parents. »[3]
ou dans une autre version :
« Retourne, demande-leur la permission ; et s’ils refusent, tiens-leur compagnie et comporte-toi bien envers eux. »[4]Pour ta mère, sois bienveillant envers elle afin qu’elle t’autorise à partir, et tout ceci est considéré comme un Jihâd, tant qu’une autorité compétente ne l’a pas ordonné.
Si une épreuve te touche, défends-toi et défends tes frères, et il n’y a de force ni de puissance qu’en Allah. De même, si l’autorité t’ordonne de faire le Jihâd, tu dois le faire, même sans la permission de ta mère, conformément à la parole d’Allah le Très-Haut :
« Ô vous qui croyez ! Qu’avez-vous ? Lorsque l’on vous a dit : « Elancez-vous dans le sentier d’Allah », vous vous êtes appesantis sur la terre. La vie présente vous agrée-t-elle plus que l’au-delà ? – Or, la jouissance de la vie présente ne sera que peu de chose, comparée à l’au-delà ! * Si vous ne vous lancez pas au combat, Il vous châtiera d’un châtiment douloureux et vous remplacera par un autre peuple. Vous ne Lui nuirez en rien. Et Allah est Omnipotent. »[5]Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :
« Si on vous ordonne de sortir faire le Jihâd, faites-le. »[6]Qu’Allah nous guide vers ce qu’Il aime et agrée.
· Fatwa de cheikh Ben Baz
· Revue des Recherches Islamiques, n° 34, pages 146-147.
[1] Al-Bukhârî dans le chapitre de la compensation pour avoir chassé pendant le pèlerinage (1834), Muslim dans le chapitre du pèlerinage (1353).
[2] Al-Bukhârî dans le chapitre des horaires de la prière (527), Muslim dans le chapitre de la foi (85).
[3] Al-Bukhârî dans le chapitre du Jihâd (3004), Muslim dans le chapitre du bon comportement (2549).
[4] Ahmad (3/76) selon le hadith d’Abû Sacîd.
[5] Le Repentir, v. 38, 39.
[6] Al-Bukhârî dans le chapitre de la compensation pour avoir chassé pendant le pèlerinage (1834), Muslim dans le chapitre du pèlerinage (1353)