S’accrocher à quelqu’un malgré les erreurs
Shaikh Salih ibn Fawzan Al-Fawzan
Question : Certaines personnes, qu’Allah les guide, sanctifie certains individus et s’accrochent fanatiquement à leurs avis. Quel est votre conseil pour eux ?
Réponse : Il est obligatoire de suivre la vérité d’où qu’elle vienne et ne pas suivre les individus qui s’opposent à la vérité. L’imam Ahmad (rahimahullah) a dit :
« Je suis stupéfié par les gens qui connaissent la chaîne de narration (d’un hadith) et son authenticité, mais suivent l’avis de Sufyan (dans ce qui est en contradiction avec la preuve). » Et Allah, le Très-Haut, dit :
« Que ceux, donc, qui s’opposent à son commandement prennent garde qu’une épreuve ne les atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux » [Sourate An-Nur : 63] Ibn Abbas (radiallahu ‘anhu) a dit :
« Je crains que des pierres ne tombent sur vous du ciel - je dis Allah a dit et vous dites Abû Bakr et Umar ont dit. » Ainsi, si cet avertissement et cette menace concerne le suivi des gens les plus pieux après les prophètes, alors qu’en est-il du suivi de « celui qui n’est ni ici ni là » (c’est-à-dire personne), comme ceux qui ne sont pas connu pour avoir de la science ou de la piété, mais sont experts dans les discours divers ?
Shaikh Salih ibn Fawzan Al-Fawzan [ Al-Ajwiba Al-Mufida : p. 108]
Question : Quel est le jugement sur quelquun qui aime un savant ou un prêcheur et dit : « je l’aime beaucoup », « je ne veux entendre personne le réfuter » et « je prendrai ses paroles même si elles sont en opposition avec la preuve parce que ce shaikh est plus conscient de la preuve que nous ne le sommes. »
Réponse : Ceci est du ta’asub (fanatisme), qui est détesté et condamné et ceci n’est pas permis. Nous aimons les savants, la louange est à Allah et nous aimons les prêcheurs à la voie d’Allah. Cependant, si l’un d’entre eux se trompe dans une question, nous clarifions la vérité en ce qui concerne cette question, avec la preuve. Et cela n’amoindrit pas l’amour ou le statut de celui qui a été réfuté. L’imam Malik (rahimahullah) a dit :
« Il n’y a aucun de nous, qui ne puisse réfuter ou être réfuté, à part celui enterré dans cette tombe » – c’est à dire le messager d’Allah (salallahu ‘alayhi wa salam). Ainsi, quand nous réfutons un des savants ou une des personnalités nobles, cela ne signifie pas que nous avons une haine pour lui ou que nous le diminuons. Plutôt nous clarifions ce qui est correct. C’est pourquoi quand un savant a vu qu’un de ses semblables s’est trompé, il a dit : « ainsi est notre ami aimé, cependant la vérité est bien plus aimée de nous que lui. » Ceci est la voie correcte. Et ne comprenez pas de la réfutation d’un savant dans une question sur laquelle il s’est trompé, que cela signifie une diminution ou une haine pour lui. Au contraire, les savants n’ont pas cessé de se réfuter (à travers l’histoire), mais malgré cela, ils sont frères tenant de l’amour l’un pour l’autre. Il ne nous est pas permis d’accepter entièrement tout ce qu’un individu dit – qu’il soit dans le vrai ou le faux - parce que ceci est du ta’asub (fanatisme aveugle). (Le seul) dont nous pouvons prendre toutes ses paroles et n’en laisser aucune est le messager d’Allah, parce qu’il est le messager de son Seigneur et il ne parle pas de son propre désir. Quant à d’autres que lui, ils peuvent se tromper de temps en temps et voir juste de temps en temps. Même s’ils sont parmi les plus vertueux des gens et qu’ils sont Mujtahid (c’est-à-dire des savants), ils peuvent se tromper de temps en temps et voir juste de temps en temps. Il n’y a personne qui est protégé de l’erreur sauf le messager d’Allah. Nous devons savoir cela. En outre, nous ne cachons pas l’erreur par amour pour tel et tel individu. Plutôt, nous devons exposer et clarifier l’erreur. Le prophète (sallallahu alayhi wa sallam) a dit :
« La Religion c’est la sincérité (le bon conseil). » Nous avons dit : "à qui ?" Il (sallallahu alayhi wa sallam) a dit :
« à Allah, Son Livre, Son Messager, les gouverneurs musulmans et les gens communs. » La clarification de l’erreur tombe sous la Sincérité envers chacun. Mais quant à la dissimulation de l’erreur, alors elle est en opposition avec la Sincérité.
Shaikh Salih ibn Fawzan Al-Fawzan
[ Al-Ajwibah Al-Mufida : pg. 120-122]
Article tiré du site al-manhaj.com
Traduit en français par les salafis de l’Est