497. Abou Hourayra (das) rapporte: «Le Messager de Dieu :saws: sortit un jour (ou un soir). Il rencontra Abou Bakr (das) et 'Omar (das). Il leur dit:
«Qu'est-ce donc qui vous a fait sortir de vos maisons à pareille heure?». Ils dirent: «Par Dieu, la faim, ô Messager de Dieu !» Il leur dit: «Et moi aussi, par Celui qui tient mon âme dans Sa Main, c'est cette même faim qui m'a fait sortir. Levez-vous!» Ils se levèrent avec lui et il alla trouver l'un des Ansârs, mais il n'était pas chez lui. Quand sa femme le vit, elle dit: «Soyez le bienvenu!» Le Messager de Dieu :saws: lui dit:
«Où est untel?» Elle lui dit: «II est allé à la recherche d'une bonne eau». A ce moment survint l'ansàrite. Il regarda le Messager de Dieu :saws: et ses deux compagnons puis dit:
«Je remercie Dieu car nul n'a aujourd'hui de plus nobles hôtes que moi». Il s'en alla et ramena un régime de dattes plus ou moins mûres et dit: «Mangez». Il prit ensuite son couteau (pour tuer quelque bête) et le Messager de Dieu :saws: lui dit:
«Surtout pas la bête laitière». Il égorgea pour eux un agneau dont ils mangèrent ainsi que du régime de dattes. Ils burent aussi. Quand ils n'eurent plus ni faim ni soif, le Messager de Dieu :saws: dit à Abou Bakr (das) et à 'Omar (das):
«Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main, on vous demandera compte, le jour de la résurrection, de ce dont vous venez de jouir. La faim vous a fait sortir de chez vous puis vous n'y êtes rentrés qu'après avoir joui de ces bonnes choses». (Rapporté par Moslem)
498. Khàled Al "Adawi rapporte: «'Outba Ibn Ghazwàn (qui était alors gouverneur de Basra) nous fit un discours. Après avoir loué et glorifié Dieu il dit: «Or donc! Voilà que les biens de ce monde menacent de disparaître et se sont retirés en vitesse. Il n'en reste plus que comme les dernières gouttes d'eau qu'on ramasse au fond du récipient. Vous devez quitter ce monde pour un autre qui ne disparaîtra jamais. Allez-y avec le meilleur de ce que vous pouvez faire (en ce monde). Car on nous a certes dit que la pierre qu'on jette dans la bouche de l'Enfer y descend pendant soixante dix ans sans atteindre son fond. Par Dieu, il aura malgré cela son plein. Est-ce que cela vous étonne? On nous a aussi rapporté que la distance entre les deux piliers de la porte du Paradis est égale à ce qu'on parcourt en quarante ans. Un jour viendra pourtant où cette même porte sera trop étroite pour recevoir le grand nombre des gens qui se presseront à son entrée. Or il fut un temps où je me suis vu le septième de sept avec le Messager de Dieu n'ayant pour manger que les feuilles des arbres jusqu'à ce que nos bouches en fussent
devenues pleines d'ulcérations. Je me rappelle avoir coupé en deux un manteau. Je me suis ceint les hanches avec une moitié et Sa'd Ibn Mâlek en fit de même avec l'autre moitié. Or voilà qu'aujourd'hui il n'est pas un seul parmi vous qui ne soit devenu gouverneur de telle ou telle province. Je demande protection à Dieu pour ne pas être grand à mes yeux et petit aux Siens». (Rapporté par Moslem)
499. Abou Musa Al Ash'ari (das) rapporte: «'Àisha (das) nous sortit une tunique et un pagne de tissu grossier. Elle dit: «Voilà ce que portait le Messager de Dieu à sa mort». (Unanimement reconnu authentique)
500. Sa'd Ibn Abi Waqqàs (das) a dit: «Je suis certainement le premier Arabe à avoir tiré une flèche au service de Dieu. Nous entreprenions des campagnes militaires avec le Messager de Dieu n'ayant pour manger que les feuilles des arbres. Si bien que l'un de nous avait des selles pareilles à la fiente des brebis (petites boules dures à force de constipation)».
501. Selon Abou Hourayra (das), le Messager de Dieu :saws: a dit:
«Seigneur Dieu! Faites que la subsistance de la famille de Mohammad se limite à leur faim». (Unanimement reconnu authentique)
502. Abou Hourayra (das) rapporte: «Par Dieu qui n'a pas d'autredieu avec Lui, j'appuyais mon foie sur la terre tellement j'avais faim et j'attachais une pierre sur mon ventre pour la même raison. Un jour je me suis assis sur le chemin des Compagnons du Prophète et voilà que ce dernier passa devant moi. Il sourit en me voyant; il avait reconnu les signes de la faim sur mon visage et sur mon corps. Il me dit: «Abou Hirr!» (au lieu de «Hourayra» pour me cajoler) Je dis: «A tes ordres, ô Messager de Dieu!» Il dit: «Suis-moi!» Il reprit sa marche et moi derrière lui. Il entra, demanda l'autorisation de m'introduire et me fit entrer. Il trouva un bol plein de lait. Il demanda: «D'où provient ce lait?» On lui dit: «Untel (ou
Unetelle) te l'a offert». Il dit: «Abou Hirr!» Je dis: «A tes ordres ô Messager de Dieu!» Il dit: «Va trouver les gens de la Soffa (les pauvres des Musulmans) et invite-les à venir chez moi». Abou Hourayra dit alors: «Les gens de la Soffa sont les hôtes de l'Islam. Ils ne trouvent refuge ni chez des parents, ni dans quelqu'argent, ni chez personne d'autre». Quand le Messager de Dieu :saws: recevait une aumône, il la leur envoyait sans rien en prendre lui-même (le Prophète et sa famille ne mangeaient pas de l'aumône). Quand il recevait un cadeau, il envoyait quelqu'un les inviter chez lui et le mangeait avec eux. Cela ne me plut pas alors. Je me suis dit en effet en moi-même: «Que représente ce bol de lait par rapport au nombre des gens de la Soffa?» Je suis plus digne qu'eux de boire ce lait pour reprendre mes forces. S'ils répondent à mon invitation, je serai là pour servir le lait et qu'est-ce qui pourrait donc bien m'en rester? » Mais il fallait absolument obéir à Dieu et à Son Messager.» J'allai donc les inviter et ils vinrent avec moi. Ils demandèrent 'autorisation d'entrer et il la leur donna. Ils prirent
place dans la maison. Il me dit: «Abou Hirr!» Je dis: «A tes ordres, ô Messager de Dieu!» Il dit: «Prends ce bol et donne-leur à boire». Abou Hourayra dit: «Je saisis le bol et me mis à le donner à chacun d'eux. Il buvait à satiété puis me rendait le bol que je donnais à un autre qui en buvait à satiété et me le rendait à son tour jusqu'à ce que je fusse parvenu au Prophète après que tout le monde a bu à satiété. Il saisit le bol qu'il plaça sur sa main. Il me regarda en souriant et me dit: «Abou Hirr!» Je dis: «A tes ordres, ô Messager de Dieu!» Il dit: «II ne reste plus que toi et moi» Je dis: «C'est vrai, ô Messager de Dieu!» Il dit: «Assieds-toi et bois!» Je m'assis alors et je bus. Il dit encore: «Bois» et je bus. Il ne cessa de me redire à chaque fois que j'eus bu: «Bois» jusqu'à ce que j'eusse dit: «Non, par Celui qui t'a envoyé porteur de la vérité, je n'ai plus de place où le mettre». Il dit: «Montre-moi donc!» Je lui donnai le bol. Il loua Dieu, dit: «Au nom de Dieu» et but ce qu'il en restait».(Rapporté par Moslem)
503. Selon Mohammad Ibn Sirin, Abou Hourayra (das) a dit: «Je me suis effectivement étendu entre la chaire du Messager de Dieu et la chambre de 'Aisha (das) sans connaissance. Il arrivait que quelqu'un qui venait me posât le pied sur le cou pensant que j'étais victime d'une crise d'épilepsie (c'est ainsi qu'ils faisaient dans ce cas) alors qu'en réalité je ne souffrais que de la faim».(Rapporté par Al Boukhâri)
504. 'Âisha (das) rapporte: «Le Messager de Dieu est mort en laissant une armure en gage chez un Juif à qui il devait quinze gallons d'orge». (Unanimement reconnu authentique)
505. Anas (das) rapporte: «Le Prophète mit son armure en gage pour quelques mesures d'orge qu'il devait. Je me rendis auprès de lui lui portant du pain d'orge ainsi que de la graisse fondue rance. Je l'avais en effet entendu dire: «La famille de Mohammad se lève et se couche sans avoir un demi gallon d'orge». Or la famille de Mohammad comptait neuf coépouses ». (Rapporté par Al Boukhâri)
506. Abou Hourayra (das) rapporte: «J'ai vu effectivement soixante-dix des gens de la Soffa dont pas un ne portait un vêtement complet. Ils n'avaient qu'un seul morceau d'étoffé pour se couvrir qu'ils nouaient à leur cou. Chez certains l'étoffé arrivait à la mi-jambe et chez d'autres jusqu'à la cheville. Ils en tenaient les deux bords avec leur main de peur de se découvrir». (Rapporté par Al Boukhâri)
507. "Aîsha (das) rapporte: «Le lit du Messager de Dieu était un matelas de cuir rempli de fibres de palmier». (Rapporté par Al Boukhâri)
508. Ibn 'Omar (das) rapporte: «Nous étions assis avec le Messager de Dieu quand un Ansàrite arriva, le salua puis s'en alla. Le Messager de Dieu :saws: lui dit:
«Frère Ansàrite, comment va mon frère Sa'd Ibn "Oubâda?» Il dit: «II est en voie de guérison». Le Messager de Dieu :saws: dit:
«Qui d'entre vous veut lui rendre visite?» Il se leva et nous nous levâmes avec lui. Nous étions un peu plus de dix, nus-pieds, nus-tête. Nous marchions ainsi dans les terrains salés. Lorsque nous arrivâmes chez lui, ses parents se retirèrent en arrière pour permettre au Messager de Dieu et à ses Compagnons de s'approcher du malade». (Rapporté par Moslem)
509. Selon 'Imràn Ibn Housayn (das), le Prophète :saws: a dit:
«Vos meilleurs sont les gens de mon siècle, puis le siècle suivant, puis le siècle suivant». ('Imràn a dit: «Je ne sais si le Prophète l'a dit deux ou trois fois»).
«Puis il y aura après eux des gens qui témoigneront alors qu'ils n'en sont pas dignes, qui trahissent et ne respectent point le dépôt, qui font un voeu et ne le remplissent pas. Il apparaîtra chez eux l'obésité». (Unanimement reconnu authentique)
510. Selon Abou Oumàma (das), le Messager de Dieu :saws: a dit:
«O fils d'Adam! Si tu dépenses (en aumônes) ce qui excède tes besoins, cela te sera meilleur et, si tu le gardes pour toi, ce sera pour toi un mal. On ne te reprochera pas tout ce que tu auras gardé pour tes besoins réels. Quand tu dépenses, commence par ceux qui sont à ta charge». (Rapporté par Attirmidhi)
511. Selon 'Oubeydullàh Al Ansàri (das), le Messager de Dieu :saws: a dit:
«Celui d'entre vous qui se reveille le matin en sécurité parmi les siens ne souffrant d'aucun mal dans son corps et possèdent la nourriture de sa journée, c'est comme si l'on avait amassé pour lui tous les biens de ce monde». (Rapporté par Attirmidhi)
512. Selon 'Abdullàh Ibn 'Amr Ibn Al 'As (das), le Messager de Dieu :saws: a dit:
«A vraiment réussi celui qui a embrassé l'Islam, qui s'est contenté du nécessaire dans sa subsistance et à qui Dieu a inspiré la satisfaction du lot qu'il lui a octroyé». 513. Mohammad Fadàla Ibn 'Oubeyd Al Ansàri (das) rapporte qu'il a entendu dire le Messager de Dieu :saws: :
"Bienheureux celui qui a été guidé à l'Islam, dont la subsistance se limite à ses besoins et qui se contente de ce que Dieu lui a donné». (Rapporté par Attirmidhi)
514. Selon Ibn 'Abbàs (das), le Messager de Dieu :saws: passait plusieurs nuits successives le ventre vide. Les membres de sa famille ne trouvaient pas de quoi dîner. La plupart de leur pain était d'orge». (Rapporté par Attirmidhi)
515. Selon Fadàla Ibn 'Oubeyd (das), quand le Messager de Dieu :saws: présidait à la prière des gens, il y avait parmi les orants des hommes qui s'effondraient à terre de leur position debout tellement ils avaient faim (c'étaient les gens de la Soffa). Si bien que les Bédouins disaient d'eux qu'ils étaient épiléptiques». Quand le Messager de Dieu :saws: avait terminé la prière, il se dirigeait vers eux et leur disait:
«Si vous saviez ce que Dieu le Très-Haut vous réserve auprès de Lui, vous souhaiteriez encore plus de pauvreté et d'indigence». (Rapporté par Attirmidhi)
516. Selon Al Miqdâd Ibn Ma'dikariba (das), le Messager de Dieu :saws: disait:
«Jamais le fils d'Adam n'a rempli de récipient pire que son ventre. Il suffisait pourtant au fils d'Adam quelques bouchées pour subvenir à ses besoins. Et même s'il lui en fallait absolument davantage, qu'il réserve donc le tiers de son estomac à son manger, l'autre tiers à son boire et le dernier tiers à sa respiration». (Rapporté par Attirmidhi)
CommentaireLa plupart des maladies proviennent des excès de table. Quand l'estomac est trop sollicité, Une digère plus correctement les aliments qu'on y entasse au-delà de sa capacité. Quand l'estomac fonctionne mal, cela redouble le travail du foie et du pancréas. Cela mène donc à l'hépatisme et à tout ce qui s'ensuit comme constipation, hémorroïdes, spasmes intestinaux, calculs biliaires etc... Cela peut provoquer aussi le diabète dû à la déficience du pancréas. Cela provoque enfin l'obésité qui est la cause principale de l'artériosclérose et des maladies du coeur. Donc, en énonçant ce principe essentiel de l'hygiène alimentaire, le Prophète a déjà énoncé en quelques mots la moitié de la médecine. Ce sont les gens les plus sobres qui vivent le plus longtemps et qui sont les moins souvent malades.
517. Yès Ibn Tha'iaba Al Ansàri (das) a dit: «Un jour les Compagnons du Messager de Dieu :saws: parlèrent en sa présence de ce bas-monde. Il leur dit:
«M'entendez-vous bien? M'entendez-vous bien? La modestie de l'extérieur fait partie de la foi». (Rapporté par Attirmidhi)
518. Jàber Ibn 'Addullàh (das) rapporte: «Le Messager de Dieu ous envoya une fois en expédition et mit à notre tête Abou 'Oubeyda (das) pour intercepter une caravane marchande appartenant à Qoreysh. Pour toutes provisions il nous donna un sac de dattes, n'ayant alors rien d'autre à nous donner. Abou 'Oubeyda nous donnait à chaque fois une datte par personne. On demanda au narrateur: «Que pouviez-vous faire d'une seule datte?» Il dit: «Nous la sucions comme tête le nourrisson, puis nous buvions par-dessus elle de l'eau. Cela nous suffisait pour une journée et sa nuit. Nous abattions en outre avec nos bâtons les feuilles des arbres. Nous les laissions dans l'eau puis nous les mangions. Il dit: «Nous parvînmes au rivage de la mer (Mer Rouge) et voilà que nous aperçûmes sur son bord comme une dune énorme. En nous approchant d'elle nous vîmes une bête appelée «baleine». Abou c Oubeyda dit alors: «C'est une bête morte (non tuée selon le rite). Puis il dit: «Mais nous sommes les envoyés du Messager de Dieu en mission au service de Dieu. Nous sommes acculés par le besoin. Mangezen donc!» Nous en mangeâmes durant un mois et nous étions trois cents hommes tant et si bien que nous engraissâmes. Je voyais nos hommes remplir des jarres de graisse de son oeil. Nous tranchions dans son corps des morceaux de viande comme
si c'était un boeuf. Abou 'Oubeyda choisit parmi nous treize hommes qu'il fit asseoir dans l'orbite de son oeil. Puis il détacha l'une de ses côtes et la dressa au sol. Il fit ensuite lever le plus grand de nos chameaux qui put passer sous elle. Nous fîmes de sa viande une énorme quantité de viande salée. De retour à Médine, nous allâmes conter notre aventure au Messager de Dieu qui dit: «C'est une subsistance que Dieu a fait sortir (de la mer) pour vous. Avez-vous encore de cette viande pour que nous en mangions un peu?» Nous en envoyâmes un peu au Messager de Dieu qui la mangea». (Rapporté par Moslem)
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