« Le jeûne m’appartient, c’est Moi qui le récompense »
SHeikh Muhammad Ibn Sâlih al-‘Uthaymîn (rahimahullâh)
BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm
Le Prophète (sallallahu ’alayhi wa salam) a dit :
« Toute (bonne) action des fils d’Âdam sera multipliée : la bonne action en vaut dix (en récompense) et peut-être multipliée jusqu’à sept cents fois. Allâh - Ta’âla - dit : Sauf le jeûne car il est à Moi, et c’est Moi qui en accorde la récompense. Il (l’homme) abandonne son désir et sa nourriture pour Moi. » [1]Ce noble hadîth indique les bienfaits du jeûne sur plusieurs points :
La première explication est qu’Allâh se réserve le jeûne à l’exception de tous les autres actes pour souligner le caractère noble qu’Il lui donne, Son amour pour lui et la sincérité dont on fait preuve à l’égard du Transcendant puisque c’est un acte secret qui se passe entre le fidèle serviteur et son Seigneur qu’Il est Le Seul à découvrir. En effet, le jeûneur peut se retrouver dans un endroit en l’absence des autres où il lui est possible de commettre des actes qu’Allâh lui interdit en cas de jeûne.
Pourtant, il ne le fait pas car il sait qu’il a Un Seigneur qui le contrôle dans sa solitude et qui lui interdit de Lui désobéir. Ce qui le pousse à s’en abstenir par peur de Son châtiment et par désir de Sa récompense. Voilà pourquoi Il lui témoigne de Sa gratitude pour sa sincérité. C’est pourquoi encore Il réserve une récompense particulière à son jeûne à l’exception de toutes ses autres œuvres. C’est à ce propos qu’Il dit :
« Il abandonne son désir et sa nourriture pour Moi. » L’utilité de cette spécification apparaîtra au jour de la Résurrection selon les propos de Soufyân Ibn ’Ouyaynah (rahimahullâh) :
« Au jour de la Résurrection, Allâh fera l’examen des comptes de Son fidèles serviteurs et déduira de ses œuvres les actes injustes qu’il aura commis au détriment des autres. S’il n’avait accompli que le jeûne, Allâh jugera ses actes injustes et le fera entrer au paradis grâce au jeûne. » La deuxième explication est qu’Allâh a dit :
« Et c’est Moi qui en accorde la récompense » en attribuant la récompense à lui-même pour montrer que les bonnes œuvres font l’objet d’une récompense multipliée de dix à sept cents, et plus encore. Quant au jeûne, Allâh se charge personnellement de sa récompense sans en limiter la quantité. Allâh - Subhânahu - étant Le plus Généreux des généreux, et la récompense étant relative à son auteur, celle réservée au jeûneur sera d’une infinie amplitude. Le jeûne implique persévérance dans l’obéissance envers Allâh, l’abstention de commettre les interdits d’Allâh, l’endurance des choses décrétées par Allâh en termes de faim, de soif et de faiblesse physique. Le jeûne réunit les trois sortes de patience. Il s’avère donc que le jeûneur fait partie des endurants. Or Allâh - Ta’âla - a dit :
« Les endurants auront leur pleine récompense sans compter. » [2]
La troisième explication est que le jeûne est un bouclier, c’est-à-dire une protection, une barrière pour le jeûneur face aux indécences et obscénités. C’est pour cette raison qu’il dit aussi :
« Lorsque l’un d’entre vous jeûne, qu’il ne prononce pas de paroles indécentes ou ne crie pas. » ce qui le protègera du feu. L’imâm Ahmad rapporte avec une bonne chaîne de transmission, d’après Djâbir (radhiallâhu ’anhu), que le Prophète (sallallahu ’alayhi wa salam) :
« Le jeûne est un bouclier pour l’adorateur contre le Feu de l’Enfer. » La quatrième explication est que l’halène du jeûneur est un parfum auprès d’Allâh à l’odeur du musc, ce qui fait partie des caractéristiques propres au jeûneur. Si telle est l’odeur auprès d’Allâh - Subhânahu - c’est qu’elle est aimée de Lui. Ceci constitue une preuve quant à la propriété énorme du jeûne auprès d’Allâh, au point qu’une chose considérée comme désagréable auprès des gens, est une chose aimée auprès d’Allâh et parfumée. Cela survient dans l’obéissance à accomplir le jeûne.
La cinquième explication est que le jeûneur bénéficie de deux joies : une joie lors de la rupture du jeûne, et une joie lors de la rencontre avec son Seigneur (dans l’au-delà). Sa joie lors de la rupture du jeûne se manifeste dans le bienfait qu’Allâh lui a accordé dans l’accomplissement de cet acte d’adoration qui est le jeûne, qui fait partie des meilleures actions pieuses. Combien de personnes s’en privent et ne jeûnent pas. Le jeûneur profite de cette joie lorsqu’Allâh lui a autorisé la nourriture, la boisson et les rapports intimes quand cela lui a été interdit pendant le jeûne. Et sa joie lors de sa rencontre avec Allâh, et lorsque celle-ci sera au moment de la récompense d’Allâh - Ta’âla, en un temps où le jeûneur en aura énormément besoin, et qu’il lui sera dit :
« Où sont les jeûneurs, et qu’ils entrent au Paradis par la porte « ar-Rayân », à laquelle personne d’autre ne peut y entrer en dehors d’eux. »
Parmi les bienfaits du jeûne, il y a le fait que cela intercède pour lui le Jour Dernier. D’Après ’Abdullâh Ibn ’Oumar (radhiallâhu ’anhumâ), le Prophète (sallallahu ’alayhi wa salam) a dit :
« le jeûne et le Coran intercéderont en faveur du fidèle serviteur au jour de la Résurrection : le jeûne dira : ô Maître ! Je l’ai empêché durant la journée de se nourrir et de goûter aux plaisirs, laisse-moi donc intercéder en sa faveur ! Le Coran dira : « Je l’ai empêché de dormir durant la nuit, permets-moi d’intercéder en sa faveur. » [3] [4]
Notes
[1] Rapporté par Muslim
[2] Coran, 39/10
[3] Rapporté par Ahmad
[4] Madjâlis Charh Ramadhân du SHeikh Ibn ’Uthaymîn, p.15-17
Source :
http://www.manhajulhaqq.com/spip.php?article14