Donner des avis juridiques...
Sheikh 'Abd Al-'Aziz Ibn Abdallah Ibn Baz (رحمه الله)
Question : Je suis un étudiant en sciences islamiques, et souvent des questions me sont posées à propos de sujets divers et variés, concernant l’adoration ou autre. Je connais parfaitement la réponse, car je l’ai entendue d’un savant, ou je l’ai lue dans un recueil de fatwas. Cependant, il m’est parfois difficile de me rappeler de la preuve authentique, et je n’arrive pas à l’utiliser comme argument. Que conseillez-vous donc aux étudiants à ce sujet ?
Réponse : N’émets de fatwa qu’avec la connaissance. Sinon dirige les gens vers une autre personne que tu penses être meilleure que toi dans la région, et plus savante de la vérité ; ou alors, dis-leur :
« Laissez-moi quelque temps afin de revoir les preuves, et d’étudier la question. » Une fois que tu es sûr de la vérité avec les preuves à l’appui, alors donne-leur ta réponse en fonction de ce qui t’est apparu de la vérité.
Je conseille aux enseignants – à l’occasion de cette question et d’autres – d’accorder une grande importance à l’orientation des élèves vers cette voie, à savoir le fait d’être sûr de ce que l’on dit et de ne pas se précipiter dans la fatwa, et de ne pas être catégorique dans les réponses si ce n’est avec science. Je leur conseille aussi d’être eux-mêmes des exemples pour leurs élèves, en prenant le temps d’étudier les questions complexes, et en proposant aux élèves de leur donner la réponse après un jour ou deux, ou au cours suivant, afin que l’élève s’habitue à ce comportement de la part de son professeur, qui ne se lance pas dans l’énonciation de la fatwa ou d’une sentence, si ce n’est après connaissance et vérification de la preuve. L’étudiant sera alors convaincu des paroles de son professeur. Il n’y a pas de mal à ce que ce dernier reporte la réponse à une autre occasion, afin de revoir les preuves et les propos des savants à ce sujet.
L’imam Mâlik avait d’ailleurs l’habitude de ne donner que quelques réponses aux nombreuses questions qui lui étaient posées, et répondait à la plupart d’entre elles par :
« Je ne sais pas. » Et c’est ainsi que se comportaient les autres savants.
Parmi les vertus que se doit d’avoir l’étudiant en sciences islamiques : la circonspection et le fait de dire :
« Je ne sais pas » lorsqu’il ignore la réponse.
Les enseignants doivent remplir leur immense devoir, à savoir le fait d’être de bons exemples pour leurs élèves, dans leurs actes et leur caractère. Cela fait partie des nobles caractères que d’habituer l’élève à dire :
« Je ne sais pas », de reporter à plus tard la réponse aux questions afin de comprendre leurs preuves, et connaître leur statut religieux (Al Houkm).
Enfin, je mets en garde contre le fait d’émettre des fatwas sans science et sans crainte d’Allah… et c’est d’Allah que vient l’aide.
Source :
http://www.manhajulhaqq.com/ [l'article n'existe plus]